PENDULES
Pendule XIXè siècle bronze doré
Voici une pendule du XIXè siècle en bronze doré équipée d'un mouvement dit « de Paris ». D'après ce que j'ai vu sur le net, le mécanisme serait un Japy frères. Il s'agit de la première pendule que j'ai révisée alors que je ne connaissais rien à ce domaine.
Pendule de face
La pendule fonctionnait en partie mais avait une facheuse tendance à s'arrêter, plutôt vers 12h. Comme elle n'avait pas dû être révisée depuis fort longtemps, j'ai décidé de faire un petit nettoyage du mécanisme (je l'avais dépoussiérée il y une dizaine d'années ce qui explique l'état relativement propre de l'intérieur). J'étais un peu inquiet car c'était pour moi une première. Mais tout s'est bien passé.
Vous trouverez ci-après quelques photos à différents stades du nettoyage :
- Pour les parties en laiton, un nettoyage au Miror puis au bac à ultrasons pour éliminer les éventuels dépôts.
- Pour les pièces en acier, dont les axes, un dérouillage mécanique puis un dégraissage au bac à ultrasons. Ensuite, une protection à base de graisse pour éviter que la rouille ne se réinstalle.
- Graissage à la graisse silicone des gros axes des barillets. A propos des barillets, j'ai eu une frayeur car un ressort s'était désolidarisé de l'axe. Mais tout se démonte bien et je n'ai eu aucun mal à le remettre en place.
- Remontage du mécanisme et huilage des axes.
Mécanisme avant démontage (avant)
Mécanisme avant démontage (arrière)
Mécanisme avant démontage (côtés)
Mécanisme avant démontage (côtés)
Mécanisme avant démontage (côtés)
Mécanisme avant démontage (côtés)
Mécanisme en cours de démontage (intérieur)
Mécanisme démonté
Mécanisme remonté (avant)
Mécanisme démonté (arrière)
Mécanisme démonté (côtés)
Mécanisme démonté (côtés)
Le résultat est très satisfaisant. Le mécanisme une fois remonté est reparti tout de suite. Elle fonctionne... comme une horloge.
Mouvement de Paris Raison & Thomas
L’horloger de la ville où j’habite au moment ou j’écris ce chapitre, comprenant que j’étais en manque de pendules, m’a donné le mouvement dont les photos suivent. Pour l’histoire, il m’a raconté que ce mouvement a été retrouvé dans une cave d’un lieu de la ville où il y avait un horloger (un autre) dans les années 1920-1930.
Évidemment, il était dans un piteux état. Mais c’est pour cela qu’il était intéressant.
Il s’agit d’un mouvement de Paris dont les platines sont carrées ce qui n’est pas très courant. Sur une platine est inscrite la mention « Ancienne maison Franjus, Raison & Thomas successeurs ». Le mouvement porte le numéro 3562 puis en dessous, 58.
Il manquait le balancier et la coupelle de la sonnerie mais mon principal objectif était de m’entrainer et le remettre en marche. Pour le reste, je n’en avais pas l’usage et n’étant pas vraiment collectionneur, je comptais le lui rendre une fois les travaux terminés pour « le musée » (ou conserver les pièces si la réparation n’aboutissait pas).
J’ai appelé ce projet « Pendule Challenge » car cette réparation m’a posé plusieurs problèmes.
En premier lieu, le mouvement s’est avéré indémontable. Normalement, les deux platines sont reliées par des entretoises fixées sur la platine avant. La platine arrière s’encastre sur ces entretoises via des tétons à l’extrémité des entretoises. Un perçage de ces tétons permet de mettre des goupilles qui solidarise la platine arrière sur les entretoises.
Sur la platine arrière se trouvaient des cornières qui devaient permettre de fixer le mouvement à l’intérieur d’une pendule.
Problème, une de ces cornières avait été soudée et comme elle se trouvait proche d’un des tétons, la goupille était également soudée. Une autre goupille à l’opposé était complètement bloquée. Je n’ai pas eu d’autres solutions que de les scier pour pouvoir démonter la platine arrière. Et comme je n’ai pas pu repercer à l’endroit exact où se trouvait les goupilles récalcitrantes, j’ai décidé de scier les tétons et de tarauder les entretoises pour permettre une fixation par des vis. Les diamètres des tétons faisaient 4mm, j’ai donc mis des vis de 4mm.
La cornière avait été soudée, probablement parce que la vis qui la maintenait sur la platine était cassée. J’ai donc entrepris de la retirer (perçage au centre) puis j'ai retaraudé le trou pour une vis M3. Entre-temps, j’avais dessoudé la cornière et nettoyé le surplus de soudure qu’il y avait un peu partout.
Ces aspects purement mécaniques sans grands rapports avec l’horlogerie m’ont occupé une bonne partie du temps. Comme on peut s’en douter, une autre partie du temps à consisté à nettoyer les éléments de la pendule. Pour les parties en laiton, j'ai utilisé du Miror puis un nettoyage au bac à ultrason.
La mauvaise surprise est qu’en démontant, j’ai constaté que la roue qui transmet la force du barillet (roue de temps) à la roue de centre avait une dent cassée et plusieurs pliées. Quelqu’un avait dû tenter une réparation mais n’avait pas déchargé le barillet lors du démontage. C’est rageant.
J’ai pu redresser certaines dents. Une semblait prête à tomber… Mais cette restauration perdait du coup un peu de son intérêt et je ne me voyais pas remettre des dents (pas l'expérience, pas l'équipement). J’ai néanmoins continué la restauration.
Le reste, une fois nettoyé, était en assez bonne état. Mais ce mouvement avait dû fonctionner durant une longue période car certains pignons laissaient voir des traces d’usure.
J’ai remonté le mouvement qui est reparti puis s’est arrêté. J’ai constaté qu’un pignon (La roue de petite moyenne) engrainait mal sur la roue de centre. L’axe du pignon était maintenu par un pont mais curieusement, un des deux tétons qui permet de positionner précisément le pont sur la platine était absent. J’ai dévissé légèrement le pont et j’ai constaté que l’absence du téton autorisait un léger jeu. Et effectivement, j’ai pu améliorer le contact entre le pignon et la roue ce qui a réglé le problème. Néanmoins, cette manipulation est anormale. En y regardant de plus près, il s'agit probablement d'une usure du palier. Je suppose qu'un horloger a réglé le problème en déplaçant légèrement le pont plutôt que de poser un bouchon.
Les photos qui suivent montrent l’horloge remontée. Je n’ai pas remis les cornières. S’il n’y avait pas eu ce problème de roue dentée abimée, j’aurais investi dans deux vis en laiton pour remplacer celle que j’ai mise et j'aurais essayé de poser un bouchon (avec l'aide de mon horloger car je n'ai jamais fait cette intervention à cette date).
Mouvement Westminster Kienzle
Révision
Pour cette pendule, outre quelques photos de la révision, je donne des informations sur la façon de synchroniser les heures avec les sonneries et la mélodie. Les explications sont longues mais je vous rassure, la synchronisation est facile à faire, du moins sur cette pendule particulière.
Pour la révision, je me suis contenté d'un démontage, d'un nettoyage à la cuve à ultrason à l'aide d'un produit donné par mon horloger. Ce produit (Gelbar) est très efficace, voire un peu trop. Le revètement vaguement doré qui recouvrait le laiton s'est dissout (pour la plaque de laiton située à l'arrière de la pendule. J'ai été plus prudent pour la plaque sur la face avant).
Vue avant
Vue côté (ressort pour la mélodie)
Vue côté-arrière (mécanisme de la mélodie)
Vue dessus
Ensuite, l'habituel huilage et réglage de l'échappement sachant que le mouvement (Kienzle) qui date des années 1930 ne présentait pas de signe d'usure visible, sauf les marteaux du carillon, j'y reviendrai.
Réglage de la sonnerie et du carillon
Le carillon de Westminster joue tous les quarts d’heure un morceau de mélodie, la mélodie complète étant jouée à l’heure pile, suivie de la sonnerie.
Faisons connaissance
La mélodie est jouée par 4 marteaux dont l’impulsion est donnée par une roue codeuse (en fait, ici, deux roues codeuses solidaires pour des raisons pratiques). Elle comporte des tiges qui lorsque la roue tourne, actionnent les marteaux. Chaque marteau vient frapper sur une tige accordée pour produire une des 4 notes de la mélodie.
Pour la sonnerie, les 4 marteaux sont solidaires et viennent frapper ensemble 4 tiges également accordées pour former un accord agréable.
On notera la présence de leviers destinés à relever les marteaux lorsqu’on ne souhaite pas que le carillon joue la mélodie et/ou qu’il sonne. Le mécanise de la mélodie et de la sonnerie continue de fonctionner mais à vide.
Ces éléments se trouvent sur la face arrière du mouvement.
Sur la face avant se trouvent les roues et la tringlerie qui vont permettre de mettre en mouvement le carillon et la sonnerie.
Dans le cas présent, le comptage des heures de la sonnerie est actionné par un râteau fixé à un levier. Chaque dent du râteau correspond à un coup. Le nombre de coup est déterminé par la position d’un limaçon (une sorte d’escargot) qui tourne avec les heures. Un palpeur relié à un levier suit ce limaçon et détermine la position du râteau selon l’heure. Plus le palpeur se trouve proche du centre du limaçon, plus le râteau va descendre.
Le mécanisme de sonnerie fait tourner une virgule sur laquelle se trouve une tige. A chaque tour de cette virgule, le râteau monte d’une position et un coup de sonnerie est joué. Pour éviter que le râteau retombe, un couteau fixé sur un levier vient bloquer le râteau en s’insérant dans ses dents. Ce couteau est dégagé par la rotation de la virgule pour permettre de frapper le coup suivant, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de dents à bloquer par le couteau. Il passe alors sous le râteau ce qui bloque la virgule et arrête la sonnerie.On retrouve ce mécanisme sur certains mouvements de Paris. La différence avec ces derniers est que le déblocage du mécanisme de sonnerie est géré par le mécanisme qui joue la mélodie et là, ça se complique un peu (mais rassurez-vous, uniquement au niveau des explications. Le réglage lui-même reste une opération assez simple).
Commençons par la roue codeuse de la sonnerie. Vous remarquez qu’elle comporte 4 encoches et entre ces encoches, une portion formant un arc de cercle sur la circonférence de la roue.
Chaque arc de cercle est de taille croissante et correspond à la durée de la mélodie. Le plus petit correspond à la durée de la mélodie pour les quarts d’heures, le suivant pour les demi-heures, le suivant pour trois quart d’heures et le dernier pour l’heure pile.
On note également la présente d’une tige qui va actionner un levier pour débloquer le mécanisme de comptage de la sonnerie (le mécanisme de la sonnerie lui-même est débloqué par un autre levier).
Si vous suivez l’axe sur laquelle est fixé cette roue codeuse, vous remarquerez qu’il est commun aux roues codeuses qui jouent la mélodie (en passant par une roue intermédiaire).
Passons maintenant à la pièce en croix qui est fixée sur l’axe des heures (roue de quart d'heure). Elle comporte quatre dents de forme un peu particulière. Trois sont de taille identique, la quatrième est plus longue que les autres.
Un palpeur sur un levier suit ces dents. Le levier qui lui est associé a deux fonctions. La première est de débloquer le mécanisme de la mélodie. Ce mécanisme est débloqué lorsque le palpeur est au plus bas. La seconde est de débloquer le mécanisme de la sonnerie. Ce dernier est débloqué lorsque le palpeur est au plus haut.
Synchronisation des mécanismes
Si vous avez l’oreille musicale, repérez les notes jouées par chaque tige métallique de la sonnerie. Les notes sur une gamme de mi-majeur (voir wikipédia) sont si, mi fa sol, chacune correspondant à un marteau en vis-à-vis. Si vous n’avez pas l’oreille musicale, la tige la plus longue est le si, la suivante en longueur est le mi, la suivante est le fa, la plus courte est le sol.
La mélodie jouée est la suivante ( la dernière note de chaque bloc de 4 est une blanche, les autres sont des noires) :
- Pour le quart d’heure : sol fa mi si.
- Pour la demi-heure : mi sol fa si / mi fa sol mi.
- Pour trois quarts d’heure : sol mi fa si / si fa sol mi / sol fa mi si.
- Pour l’heure juste : mi sol fa si / mi fa sol mi / sol mi fa si / si fa sol mi.
Sur ma pendule, les tiges sont dans l’ordre si, mi, fa sol en partant de la première à la dernière (celle la plus au fond). Pour faciliter le réglage, j’ai numéroté les marteaux correspondants 1, 2, 3, 4 (celui qui est le plus au fond lorsqu’on regarde la pendule depuis la face avant).
En donnant un numéro à chaque marteau (de la gauche vers la droite) et en supposant que les tiges sont disposées comme indiquées précédemment, voici un tableau indiquant l'ordre dans lesquels les marteaux sont activés pour chaque quart d'heure. Vous pouvez donc facilement voir si la mélodie est bien synchronisée avec la roue codeuse.
Notes et marteaux | 1 SI |
2 MI |
3 FA |
4 SOL |
1/4 heure | 4 | 3 | 2 | 1 |
1/2 heure | 2 2 | 4 3 | 3 4 | 1 2 |
3/4 heure | 4 1 4 | 2 3 3 | 3 4 2 | 1 2 1 |
Heure pile | 2 2 4 1 | 4 3 2 3 | 3 4 3 4 | 1 2 1 2 |
Synchronisation de la roue codeuse de la mélodie avec l’heure
La première opération consiste à synchroniser la roue codeuse avec la roue de quart d'heure. La dent la plus longue correspond à l’heure pile. Celle qui suit (dans le sens de rotation des aiguilles d’une montre) est donc le ¼ d’heure, la suivante la ½ heure, la suivante ¾ d’heure.
Faites-en sorte que le palpeur de cette roue soit au plus bas avant la dent suivante en laissant le mécanisme de la pendule faire tourner cette roue (sans son balancier pour aller plus vite). Repérez cette dent. Pour l’exemple, supposons qu’il s’agisse de la dent de l’heure pile (le même raisonnement s’applique à tous les quart d’heures).
Arrêtez la fourchette du balancier (mécanisme à l’arrêt).
Désolidarisez la roue codeuse de son axe (une vis) et faite la tourner à la main jusqu’à ce que le palpeur noir arrive au début de l’encoche la plus profonde qui correspond à celle de l’heure pile (mélodie complète et sonnerie). Si vous n’avez pas choisi l’heure pile, il faudra positionner la roue codeuse de façon à ce que l’encoche corresponde au quart d’heure choisi. À noter cependant que vous pourrez faire cette synchronisation plus tard en jouant sur le levier de déclenchement de la mélodie (à droite de la roue codeuse).
Resolidarisez la roue codeuse avec son axe. Elle est désormais synchronisée avec l’heure.
Synchronisation de la mélodie avec la roue codeuse
La seconde opération consiste à faire en sorte que la mélodie jouée soit la bonne. Pour ce faire, désolidarisez la roue (4) de son axe.
Faites-la tourner régulièrement à la main. Vous remarquerez que certaines notes sont plus longues que d’autres. Dans la mélodie, la note la plus longue est une blanche et elle correspond à la fin d’un bloc de 4 notes. Par exemple, pour le quart d’heure (sol fa mi si), la note la plus longue sera le si.
La note qui suit la plus longue est donc la première d’un bloc de 4 notes.
Tournez la roue (4) et notez les numéro de marteaux dans l’ordre où ils ont été actionnés.
Recherchez dans le tableau précédent qu’elle partie de la mélodie a été jouée et regardez la mélodie qui suit. Si elle correspond au début de la mélodie qui doit être jouée pour le quart d’heure que vous avez sélectionné sur la roue codeuse, le réglage est terminé.
Sinon, refaite la procédure précédente (Tournez la roue (4), etc.).
Exemple : en faisant l’hypothèse que le quart d’heure sélectionné correspondait à l’heure pile, on fait tourner la roue (4) jusqu’à arriver à un début de mélodie. Supposons qu’il s’agisse de 2 3 4 2. Cette séquence est la dernière jouée à la demi-heure et la seconde jouée à l’heure pile (dommage !). Il vous faudra donc faire tourner la roue (4) jusqu’à ce que vous repériez la séquence 4 3 2 1 (4 bloc de 4 notes). La séquence qui suit (2 4 3 1) est le début de la mélodie à l’heure pile.
Resolidarisez la roue (4) sur son axe. La mélodie est désormais synchronisée avec l’heure.
La tringlerie associée avec la mélodie est aussi celle qui débloque la sonnerie. Donc de ce côté, il n’y a rien à faire de plus.
Note : si pour une raison quelconque, la roue codeuse venait à se désynchroniser avec l’heure, il y a un moyen simple de la resynchroniser sans perdre la synchronisation de la mélodie avec la roue codeuse et sans rien démonter en agissant sur le levier associé à la roue codeuse de la mélodie.
Synchronisation heure avec la sonnerie et la mélodie
Le plus simple (de mon point de vue) est de régler les aiguilles lorsque la pendule sonne. En retirant le balancier, la pendule avance vite et ce réglage peut se faire en quelques minutes.
Supposons que la pendule sonne 4H00. Arrêtez le balancier et positionnez la grande aiguille (minutes) sur 12 et la petite (heures) sur 4.
Réfection des marteaux
Les marteaux sont généralement en cuir vissés en force dans les têtes de marteaux. Avec le temps, ils peuvent s'user ou se décomposer.
On trouve pour quelques euros (3,5€ en 2023) des têtes de marteaux avec leur extrémité, aujourd'hui en nylon.
Il est également possible de refaire la partie en cuir pour peu que l'on dispose d'une pièce de cuir assez dure.
Enfin, pour ce qui me concerne, mes têtes de marteaux ont un diamètre de 5mm. Vous pouvez acheter un cylindre en nylon que vous sciez à la bonne longueur (1cm ou un peu plus) et que vous vissez en force dans la tête de marteau en laissant dépasser 5mm ou un peu plus. Je vous conseille de biseauter légèrement le marteau.
Certains supports d'étagères possèdent une extrémité de 5mm d'un côté et 6mm (parfois 5) de l'autre. Ils peuvent être utiliser pour refaire les marteaux.
Si dessous, un marteau fait avec une pièce plastique usinée à la lime. J'ai depuis refait ce marteau avec du cuir et je n'ai pas vraiment entendu de différence.
Installation et entretien des carillons
On trouve assez peu d’informations sur les carillon Westminster. Sans doute parce que ces pendules sont passées de mode. J’ai trouvé sur le site américain https://billsclockworks.com/ une procédure pour le réglage de divers carillons dont je me suis inspiré pour faire la mienne.
Installation
Retirez le balancier.
Placez un solide crochet dans le mur où vous souhaitez installer la pendule. Inclinez légèrement ce crochet vers le haut (Billsclockworks indique 45° (ce qui est beaucoup à mon avis). Laissez un peu de marge entre le mur et l’extrémité du crochet.
Accrochez la pendule sur le crochet.
Remontez la pendule si nécessaire. Le ressort de gauche est utilisé par la sonnerie. Celui du centre par l’horloge, celui de droite pour la mélodie. Il est plus gros que les autres et nécessite plus de force pour le remonter. Mieux vaut utiliser une clé en acier qu’en laiton.
Remettez le balancier et lancez-le. Attendez quelques instants pour que le mouvement se stabilise. Si le balancier frotte contre les tiges de la sonnerie et de la mélodie, inclinez légèrement la pendule, le haut de la pendule étant un peu en surplomb par rapport au bas, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de frottement. Mettez une cale pour que la pendule ne se repositionne pas à plat sur le mur.
Écoutez le Tic-Tac de la pendule. Il doit être équilibré. Si ce n’est pas le cas, déplacez le bas de la pendule vers la droite ou vers la gauche jusqu’à ce que le Tic-Tac soit régulier. Ceci fait, fixez le bas de la pendule. Sur certaines pendules, il y a des pointes réglables en profondeur en bas du coffret pour qui permettent dans une certaine mesure de bloquer la pendule dans la bonne position.
Pour le réglage des aiguilles, retirez le balancier afin que l’horloge avance plus vite. Attendez que l’horloge commence à jouer la mélodie correspondant à l’heure pile et bloquez la fourchette du balancier pour que l’horloge s’arrête. Comptez le nombre de coup de la sonnerie et positionnez l’aiguille des heures sur le nombre de coup de sonnerie et celle des minutes sur douze. Puis remettez le balancier et relancez la pendule.
Si la mélodie est désynchronisée par rapport à la sonnerie, il y a en général une manette qui permet de passer à la mélodie suivante. Actionnez là jusqu’à ce que la mélodie corresponde à la position de l’aiguille des minutes (une mélodie par quart d’heure. 4 notes pour le premier quart d’heure, 8 notes pour le suivant, 12 pour le suivant et 16 pour l’heure pile).
Réglage de l’avance retard : il y a une molette sous la lentille du balancier qui permet de faire monter ou descendre la lentille. Pour que l’horloge avance plus vite, il faut visser. Pour qu’elle avance moins vite, il faut dévisser. La précision d’une horloge de ce type est en général de quelques minutes par semaine. Cette précision dépend de la température et de la tension du ressort.
Quelques problèmes qui peuvent arriver (hors casse) :
- L’horloge s’arrête : le mécanisme est probablement encrassé et doit être révisé.
- L’horloge ne sonne pas ou ne joue pas la mélodie : ces horloges disposent normalement d’un dispositif permettant d’empêcher de jouer la sonnerie ou la mélodie (sur celle en photo, il s’agit d’un fil qui agit sur un levier qui positionne les marteaux de façon à ce qu’ils ne soient plus entrainé (totalement vers la droite pour la mélodie et vers la gauche pour la sonnerie). Vérifiez que ce dispositif est inactif. Sinon, il faut probablement faire réviser la pendule.
- Certaine notes ne sont pas jouées ou avec une force variables : vérifiez que tous les marteaux sont bien alignés et ne frottent pas entre eux. Sinon, vous devrez procéder à un réglage. Il est également possible que les marteaux ne soient pas en face des tiges en métal. Dans ce cas, il faut déplacer le support de l’horloge vers l’avant ou vers l’arrière. Pour ce faire, le support qui peut coulisser est bloqué par deux vis à main. Dévissez ces vis, déplacez le support jusqu’à ce que les marteaux soient bien positionnez et revissez les vis.
Si malgré tout, les marteaux ne sont pas en face des tiges, c’est qu’ils ont probablement été tordus. Il faut les détordre.
Enfin, il est possible que les têtes de marteaux soient usées (la partie en général en cuir sur les pendules anciennes). Il faut alors procéder à leur remplacement. Voir ci-avant pour quelques idées sur la façon de procéder.
Maintenance
Normalement, il faut huiler l’horloge tous les 3 ans et effectuer une maintenance générale tous les 4 à 7 ans.
Si vous ne pratiquez pas l’horlogerie, le mieux est de vous adresser à votre horloger de quartier pour le huilage et la maintenance générale.
Si vous pratiquez l’horlogerie, vous devez savoir comment procéder. Je rappelle rapidement les principaux points.
Dans tous les cas, il faut retirer le mouvement de son coffret (il faut dévissez les deux vis à main qui retiennent le support de l’horloge et sortir ce support avec l’horloge fixée dessus). Prenez soin d’oter le balancier avant de faire cette opération.
Il faut ensuite retirer le cadran, souvent fixé par des entretoises au mécanisme. Au préalable, il faut bien sûr retirer les aiguilles.
Observez les pivots. S’il n’y a pas de crasse visible, vous pouvez procéder à un nettoyage léger puis au huilage (comme pour une montre, très peu d’huile). Si de la crasse est visible et incrustée, mieux vaut tout démonter pour faire un nettoyage complet du mécanisme (produit adapté et machine à ultrason).
Pendule Napoléon III et mouvement de Paris
Habillage
L'habillage de cette (très) lourde pendule de cheminée en marbre noir comportait de nombreuses petites tâches grisatres (comme une sorte d'oxydation).
Le plus compliqué a été de tenter de rattraper l'habillage qui à part les tâches, étaient en bon état (quasiment pas d'éclats ou d'ébréchures)
Il n'y a pas beaucoup d'informations sur le net sur la façon d'éliminer ces tâches. Voici la façon dont je m'y suis pris.
Tout d'abord, j'ai effectué un nettoyage au savon noir. De manière générale, il faut commencer par cette opération dès qu'il ne s'agit pas d'un entretien courant.
Ensuite, j'ai tenté un polissage avec des toile abrasives que l'on utilise pour le verre. Effet nul, y compris avec de la terre d'argile.
J'ai alors utilisé de la paille de fer très fine (000) qui ne raye pas le marbre. Ca a permis d'atténuer certaines tâches mais pas toutes.
J'ai ensuite imbibé le marbre d'huile de lin ce qui a permis d'atténuer un peu plus les tâches et a unifié la teinte noire. Il faut la laisser sécher au moins 24H00.
Pour atténuer un peu plus les tâches, j'ai utilisé du cirage noir que j'ai étalé, soit avec une éponge pour le cirage, soit avec de la paille de fer. Le résultat, sans être parfait, a été assez efficace.
J'ai repris ces opérations (huile de lin, séchage, polissage, cirage, lustrage jusqu'à avoir un résultat à peu près satisfaisant. Le "à peu près" vient du fait que les taches grisatres finissaient toujours par être un peu visibles.
J'ai alors tenté une expérience : j'ai traité le marbre avec un brillant plastique que l'on utilise pour rénover les plastiques des automobiles (et autres). Le résultat final est plutôt satisfaisant mais mérite quelques explications (ou du moins, une tentative d'explication)
Ceux qui ont fait de la photo argentique en noir et blanc (et en couleur aussi) se rappellent peut-être que l'on pratiquait parfois le glaçage des photos. Je dis "parfois" car certains préféraient des photos mates (non glacées) pour éviter les reflets. Mais le glaçage avait l'intérêt d'améliorer le contraste et de cacher certains défauts.
Dans le même ordre d'idée, qui n'a pas constaté le même phénomène lors du nettoyage des plastiques. Une fois passé à l'eau, le plastique parait beau mais dès que l'eau s'est évaporée, il redevient terne et des défauts réapparaissent.
Le brillant plastique donne un effet "mouillé" persistant aux matières plastiques, comme si elles venaient d'être nettoyées à l'eau. Et le brillant cache les éventuels défauts.
Ce que j'ai pu constater est que cet effet fonctionnait également sur le marbre (pour mémoire, préalablement nettoyé, poli et gavé d'huile de lin).
Mouvement
Le mouvement en était un peu terne mais propre et sans trace d'oxydation. A peine remonté, il a démarré avec entrain.
En l'observant de plus près, je me suis dit que la pendule avait dû être révisée et comme je connais un peu son histoire (c'est une pendule de famille), cette révision avait pu avoir lieu fin des années 1990, début des années 2000. Le nom de sa précédente propriétaire avait été gravé (récemment) sur la lentille (Mme Bergès). Du coup, je n'ai pas procédé à un nouveau nettoyage.
Une mesure au chronocomparateur donnait une période de balancier de 900 millisecondes. La longueur de balancier gravée sur le corps de l'horloge (7 pouces, 7 lignes) impliquait une période d'environ 909 millisecondes. Et mes propres mesures au chronocomparateur (PC-RM5, spécial horloges) ont finalement donné un optimum pour une période de 900,9 millisecondes.
Mais étant donné l'imprécision des mesures sur ces horloges qui ne marquent que la minute, on peut dire que l'horloge était très bien réglée ! Et en pratique, la période évolue avec le temps à plus ou moins 2 millisecondes. Donc, inutile de chercher à parfaire le réglage...
Ci-après, quelques photos de la pendule en cours de réglage. Sur la première photo, on voit le mouvement sur son banc de mesure PC-RM2-OPT-2 et à gauche, le chronocomparateur PC-RM5 en train de mesurer le battement.