Singer Futura 2000
Informations connexes
Ressources pour la réparation de machines à coudre
Cette page concerne la révision et la réparation d'une machine à coudre Singer Futura 2000.
Présentation
Cette machine a coudre a été achetée d'occasion fin des années 1990 ou tout début des années 2000 chez un concessionnaire Singer. Depuis, elle a été assez peu utilisée, essentiellement parce que nous n'avons pas d'emplacement dédié pour ça (donc il faut la sortir d'un placard, c'est lourd, etc.) et parce que... on coud moins qu'avant...
Il s'agit d'un des premiers modèles électronique de Singer qui doit dater du milieu des années 1970. Etant donné son âge, je ne pense pas qu'elle utilise un microprocesseur mais plutôt un circuit logique et dans ce cas, probablement un ASIC. En tout cas, je n'ai rien trouvé concernant la référence du gros circuit intégré AMI8214.
Pour l'époque, c'était sans doute novateur mais finalement, quel est l'intérêt d'avoir une électronique de pilotage de la machine par rapport à une autre entièrement mécanique ? Je précise que je n'aborde dans cette questions et les réponses qui suivent que les machines à coudre domestiques. Les plus et les moins
- (+) : le plus évident est que potentiellement, on peut envisager une infinité de points de couture. Et sur les machines modernes, certains réglages peuvent être automatisés et certaines fonctionnalités peuvent être proposées qui ne peuvent pas exister sur une machine mécanique.
- (-) : augmentation de la complexité.
- (-) : machine difficile voire, impossible à réparer après quelques années (disons, 15 ou 20 ans) alors qu'on peut encore réparer et utiliser des machines purement mécaniques qui ont été fabriquées au 19è siècle. Par exemple, pour la Futura 2000, le circuit intégré qui gère la machine n'est même pas référencé (du moins, je n'ai rien trouvé à son sujet). Donc, à part canibaliser une autre machine, pas de réparation possible.
Si vous cousez beaucoup et que vous souhaitez une grande variété de points ou certaines fonctionnalités qui ne sont réalisables que par l'électronique (mémorisation d'un parcours, certains points spécifiques, certains réglages automatiques, etc.), alors, de toute façon, la question ne se pose pas, il faut acheter une machine électronique et envisager son changement périodique.
Pour ceux qui n'ont besoin que de quelques types de points, une machine mécanique, même ancienne, fait très bien l'affaire et est beaucoup plus fiable et durable... A condition de savoir remplacer les pièces d'usure et faire les réglages suite à ces réparations.
Principes d'une machine à coudre électronique
Du point de vue mécanique, on retrouve la plupart des éléments d'une machine traditionnelle mais il y a une différence essentielle : le mouvement latéral de l'aiguille et les paramètres de l'avance du tissu sont contrôlés par des moteurs eux mêmes commandés par l'électronique en fonction du programme choisi. Il y a également quelques électroaimants pour commander la mise en fonction ou l'arrêt de certaines fonctions.
Pour le reste, c'est la qualité et la précision de la fabrication qui fait la différence, que la machine soit purement mécanique ou électronique.
La Singer Futura 2000
Cette machine est construite de façon traditionnelle, faisant une large part à l'acier (mécanique) et à la fonte d'aluminium (châssis), plus quelques pièces en nylon (certains pignons), en matières plastiques ou dans d'autres matières synthétiques (pignons de crochet par exemple). On est encore sur du grand Singer.
Sur cette machine, l'électronique est répartie sur 5 cartes alimentées par un gros transformateur (qui alimente également deux moteurs, deux électroaimants et la lumière qui est en basse tension).
- Une carte est principalement dédiée à l'alimentation (redressement, filtrage, stabilisation...). Elle supporte également certaines commandes accessibles en face avant.
- Une carte comporte la logique de commande et ses réglages.
- Une carte de puissance est dédiée à la commande des éléments électromécaniques (moteurs et électroaimants).
- Un ensemble de deux cartes est dédié à la sélection des points et l'affichage de cette sélection.
Cette électronique occupe une grande partie de l'espace disponible et il faut saluer le talent des concepteurs pour avoir réussi à tout faire tenir dans une machine de taille raisonnable.
Démontage
Globalement, la machine se démonte assez facilement mais je vous conseille de prendre plusieurs photographies ou des notes afin de faciliter le remontage. Sauf précisions dans le corps du texte, toutes les explications sont données en considérant que la machine est face à vous en usage normal.
- Capot de gauche : il y a une vis sous le capot (qui est commune avec le capot de face avant) et une vis de blocage à l'arrière en haut du capot. Il se tire ensuite vers la gauche.
- Capot supérieur : il y a une vis à droite. Ensuite, le capot peut coulisser vers la droite et être retiré.
- Capot de face avant : il y a une vis sous le panneau de réglage de longueur et largeur de points, une vis à l'intérieur du compartiment d'éclairage plus celle qui est commune au capot de gauche. Pour faciliter le démontage, il est préférable de retirer l'élément transparent de l'éclairage (il coulisse). Le réflecteur de l'éclairage (pièce de couleur blanche peut gêner. Ne pas hésiter à le déformer si c'est le cas.
- Le capot de face arrière fait partie du chassis et maintient les éléments mécaniques.
A ce stade du démontage, la machine se présente ainsi.
Vue de face
Un petit zoom sur le capot supérieur gauche et sa vis de blocage.
Capot de gauche, position de la vis de blocage
Peut-être avez vous remarqué le curieux boitier blanc sous la machine.
Il contient les condensateurs de filtrage de l'alimentation basse tension. Je suppose que dans mon cas, ces condensateurs ont été changés. Leur branchement montre que l'on a à faire à une alimentation positive et négative. Je les trouve un peu éloignés de la carte d'alimentation mais à l'époque, ces condensateurs prenaient pas mal de place...
Pour accéder à la mécanique supérieure, il vous faudra démonter certaines cartes électroniques. Pour faciliter ce démontage, vous aurez intérêt à défaire les fils montés sur connecteurs. Prenez soin de bien les repérer. Le démontage se fait ainsi :
- Carte d'alimentation : fixée par 3 vis.
- Carte de puissance : fixée par 3 vis. Deux de ces vis passent par le radiateur. Une de ces vis sert également à visser le capot supérieur. La dernière vis passe par un canon en matière synthétique qui retient également la carte électronique située sous la carte de puissance.
- Carte de commande : fixée par 3 vis. Deux retiennent également le support de commande et d'affichage de la machine, l'autre a déjà été retirée (voir carte de puissance).
- Commande et affichage : les commandes (boutons poussoirs et molette) et l'affichage (LED) se trouvent dans un boitier en plastique en deux parties qui supporte également la carte de commande. Il est possible d'ouvrir ce boitier pour nettoyer l'intérieur si besoin est. Pour ce faire, il faut dévisser l'ensemble des vis qui retiennent les deux parties (toutes du même côté, de l'autre coté, il s'agit de crochets). Au remontage, assurez vous que la glissière entrainée par la molette (celle qui permet de sélectionner les groupes de points) se trouve bien positionné par rapport au contacteur sur le circuit imprimé (ce contacteur permet à la logique de déterminer quel groupe de point vous avez sélectionné).
Carte d'alimentation
panneau de commande et d'affichage
Zoom sur certaines parties
Moteur et courroie
Le moteur est fixé sur une tige métallique autour de laquelle il peut tourner. Une autre tige métallique avec une tête de vis le bloque dans sa position normale. Cette deuxième tige sert aussi à régler la tension de la courroie en faisant tourner le moteur autour du premier axe.
Le système est astucieux mais à un défaut : l'extrémité de la tige de réglage s'insère dans un joint cranté. Dans mon cas, ce joint s'est désagrégé dès que j'ai manipulé ce réglage. Ca n'empêche pas le réglage mais il est craindre qu'il ne tienne pas bien en l'absence de ce joint.
Vue d'ensemble bloc moteur
Pour retirer le moteur, il faut retirer l'axe autour duquel tourne le moteur. Cet axe est bloqué par un clip qu'il faut retirer pour pouvoir sortir l'axe.
Il faut également retirer le fil d'alimentation qui part du moteur vers l'électronique et désolidariser la tige qui va de l'interrupteur à glissière se trouvant dans le bloc moteur au bouton de commande qui se trouve un peu plus haut.
Frein du fil supérieur
Le mécanisme est un peu compliqué sans grande justification.
Le frein lui même est composé :
- D'un premier disque par lequel passe une petite tringle. Ce disque est cachée par la carrosserie de la machine.
- D'une plaque en inox dont un bout est visible au dessus de la machine. Le premier disque vient plaquer cette plaque vers la droite lorsqu'on tire sur la tringle (qui passe également à travers cette plaque).
- D'un second disque fixe fixé au corps de la machine et par lequel passe la tringle. La plaque en inox vient se plaquer contre ce disque.
La tringle est maneuvrée par un premier levier lui-même actionné par l'escargot situé derrière la commande de réglage de la tension. La tringle est fixée à ce premier levier. Plus on tourne la commande vers un chiffre élevé, plus ce premier levier bascule (vers la droite), plus le premier disque serre la plaque en inox contre le second disque et plus le fil est freiné.
Ce frein ne fonctionne que si la barre d'aiguille est baissée. Lorsqu'elle est relevée, un second levier vient contrarier le mouvement du premier levier en le repoussant en position où le frein n'est plus actif.
Le mode d'emploi semble indiquer que le fil doit passer à droite de la plaque en inox ce qui est effectivement préférable. Mais s'il passe à gauche, ça fonctionne aussi. D'ailleurs, il le faut bien pour que le frein soit utilisable avec deux bobines (double aiguille).
Il y a peu de risques de pannes de ce mécanisme. Je cite celles qui me viennent en tête :
- La molette de réglage est cassée (cela a été visiblement le cas sur la mienne dans le passé). Du coup, il n'est pas possible de manoeuvrer le premier levier qui tend la tringle.
- La tringle se casse. Il s'agit d'une toute petite tige métallique (peut-être 1,5 ou 2cm) avec une tête de chaque coté. Une des têtes vient tirer le premier disque qui plaque la plaque en inox sur le second disque, l'autre tête est entrainée par le levier de tension. Cette pièce peut casser si on force trop.
- Le système de tension s'est déréglé. Il y a en effet une vis qui permet de régler globalement la force du frein qui doit être nulle en position 0. Il y a aussi une autre vis qui permet de régler le dégagement du frein lorsque la barre d'aiguille est relevée.
Plaque à aiguille
La plaque a aiguille est en deux parties. L'une des parties (arrondie sur un de ses côté) comporte les ouvertures pour le passage des griffes d'entrainement et de l'aiguille.
L'autre plaque donne accès au boitier à canette (horizontal) et dispose d'un hublot permettant de voir à quel niveau la canette est remplie.
La plaque qui comporte les ouvertures est simplement enfichée sur deux tétons en métal et fixé par des aimants. Il suffit de la déplacer vers le haut pour la sortir de son logement.
Pour ce faire, il faut ouvrir la plaque qui ferme le boitier à canette et qui coulisse horizontalement afin de pouvoir saisir l'autre plaque.
Un système de blocage évite qu'on puisse sortir complètement la plaque qui ferme le boitier à canette. Si on souhaite la sortir complètement, il faut agir sur un ressort (voir photo) qui permet de faire entrer la tige métallique qui bloque la plaque dans le corps de la machine.
Plaque(s) à aiguille otée(s)
Nettoyage du porte canette
Compartiment à canette en ordre de marche.
Le porte canette peut s'encrasser avec les poussières de fils et de tissu. Pour le nettoyer :
- Retirez les plaques à aiguilles et la canette.
- Positionnez un petit tournevis sur une encoche de l'écrou (voir photo) et tapotez avec le manche d'un autre tournevis sur celui que vous avez positionnez jusqu'à ce que l'écrou se dévisse.
- Dévissez la vis de blocage du réglage du porte canette.
- Retirez la tige munie d'une tête de vis qui sert au réglage du porte canette (repérez sa position).
- La plaque (2) (voir photo) peut alors être retirée.
- Dévissez et otez la pièce en métal au fond du porte canette.
- Nettoyez avec un dégraissant.
- Remontez l'ensemble (sens inverse du démontage) mais ne serrez pas la vis de blocage. Le support de la canette (en plastique) doit être légèrement mobile.
- Effectuez un test en mettant un fil comme pour une couture (avec l'aiguille) et actionnez le volant à la main comme si vous faisiez une couture (sauf qu'il n'y a pas de canette).
- Le fil doit être happé par le crochet qui tourne dans le sens anti-horaire et doit re-sortir après avoir fait un tour complet.
- S'il y a un blocage, essayez de régler la position de la plaque (2) en vissant ou dévissant la vis de réglage jusqu'à ce que le fil circule normalement.
- Vous pouvez aussi tenter de régler la vis noire avec une tête allen qui agit sur la hauteur de la plaque (2). Je n'ai pas de recette pour définir plus précisément le réglage optimum.
- Une fois le réglage fait, serrez la vis de blocage.
Avant nettoyage.
Après nettoyage
Changement des pignons du crochet
Les pignons qui entrainent le crochet (un sur un arbre horizontal, l'autre sur un axe vertical) tombent en poussière au bout d'un certain temps.
D'origine, ces pignons sont en matière synthétique qui ressemble à ce qu'on trouve pour les bandes de roulements des roues d'automobiles : suffisamment durs pour faire leur office mais autorisant une certaine souplesse pour éviter les bruits sans qu'il y ait besoin de lubrifier.
Les pignons de rechange que l'on trouve sur les sites chinois sont également en matière synthétique. Il y en a de deux types en 2021. Des noirs à dents droites, des blancs (nylon ?) à dents hélicoïdales. J'ai essayé les deux.
Les noirs sont très bruyants et ont un jeu important qui complique le réglage du crochet. Les blancs n'ont pas de jeux et sont silencieux. Par contre, sur ceux que j'ai acheté, le diamètre du pignon du crochet était légèrement trop faible et j'ai du l'agrandir (très peu).
Je décris ci-après comment je m'y suis pris pour leur changement :
- Repérez l'arbre d'entrainement du crochet sous la machine.
- Dévissez les deux vis de blocage sur l'engrenage d'entrainement de l'arbre (là où il y a la courroie).
- Dévissez la vis sur la rondelle de blocage du ressort.
- Déplacez cette rondelle vers la gauche.
- Dévissez la vis qui bloque l'engrenage long sur l'arbre. Note : il y a un méplat sur l'arbre à cet endroit.
- Déplacez cet engrenage vers la gauche.
- Dévissez la vis de blocage du pignon d'entrainement du crochet.
- Poussez l'arbre vers la droite pour dégager ce pignon (ça peut être un peu dur).
- Retirez le clip qui bloque l'axe d'entrainement de la canette.
- Positionnez la manette de blocage de la canette afin que la partie blanche en nylon soit le plus bas possible (manette en position permettant de sortir la canette).
- Sortez l'axe d'entrainement de la canette.
- Déplacez la partie blanche vers le bord extérieur de la machine.
- Dévissez la vis de blocage du pignon de crochet.
- Sortez le pignon.
Le remontage du pignon de crochet se fait en sens inverse du démontage.
- Remettez l'arbre en place avec le pignon d'entrainement du crochet. A cette étape, il n'est pas utile de bloquer les différents engrenages (courroie et engrenage long).
- Assurer vous que le pignon d'entrainement du crochet n'est pas bloqué sur l'arbre d'entrainement (il doit pouvoir coulisser).
- Assurez vous que la rondelle de blocage est bien présente (sur la mienne, elle était absente et j'ai galéré pour comprendre comment ou pouvait bloquer l'arbre qui supporte le pignon d'entrainement du crochet.
- Positionnez le pignon d'entrainement du crochet sur le pignon du crochet de façon à ce que l'entrainement puisse se faire, sans que les dents risquent de sauter (sinon, ça déréglera la machine) et sans trop forcer.
- Bloquez le pignon d'entrainement du crochet. Attention, il y a un méplat sur l'arbre pour le blocage.
- Le ressort sert à absorber les éventuelles irrégularités entre les deux pignons de crochet.
- Bloquez la rondelle de blocage du ressort avec sa vis.
- Remettez en place l'engrenage long et bloquez le (sur le méplat).
- A ce stade, l'engrenage d'entrainement de l'arbre n'est toujours pas bloqué. Faites tourner manuellement la machine dans le sens de la marche. L'engrenage doit se positionner de lui même à un endroit où il n'y a pas de contraintes.
- Bloquez l'engrenage.
L'explication est un peu longue mais c'est assez simple à faire. Toutefois, vous n'en avez pas terminé. Il est probable que la machine est désormais complètement déréglée.
Par déréglée, il faut comprendre que le crochet n'est sans doute plus synchronisé avec l'aiguille et peut être que l'avance du tissu n'est lui aussi plus synchronisé avec le reste.
Synchronisation/réglage
La synchronisation de cette machine est très similaire à celle d'une machine complètement mécanique. La synchronisation des mouvements pilotés par l'électronique se sur-ajoutent à ceux de la synchronisation mécanique.
Synchronisation gérée mécaniquement
La synchronisation gérée par la mécanique concerne le mouvement du crochet par rapport à celui de la barre d'aiguille et la synchronisation de l'avance du tissu, toujours par rapport à celui de la barre d'aiguille.
Une fois faite, cette synchronisation est maintenue par une classique courroie crantée.
Synchronisation gérée électroniquement
La synchronisation gérée par l'électronique concerne le mouvement latéral de la barre d'aiguille et le sens de l'entrainement du tissu (avant-arrière) ainsi que la longueur des points.
Cette synchronisation est effectuée par un capteur à effet Hall, l'aimant associé au capteur étant périodiquement occulté par un volet en rotation situé sur la barre d'entrainement supérieur de la machine. C'est comme ça que la logique de commande détermine dans quel moment du cycle la machine se trouve (barre d'aiguille en haut ou en bas pour faire simple). Et en fonction de ce moment, la logique de commande va commander le mouvement latéral ainsi que le sens et la longueur du point associés à l'entrainement du tissu.
Pour synchroniser la machine, il est donc impératif de commencer par la synchronisation mécanique qui est garante de la validité de l'information transmise par le capteur à effet Hall.
La première synchronisation commence par le réglage du crochet.
Réglage/synchronisation du crochet
La procédure de réglage est expliquée sur le forum du site Journal des femmes et c'est celle que j'ai suivie. Je me permet de la reproduire tout en précisant deux ou trois points supplémentaires.
- Bloquez les pignons de crochet de façon à ce qu'il n'y ai pas de jeu (il y a un méplat).
- Mettez une aiguille neuve (non déformée...).
- Branchez la machine.
- Sélectionnez le zigzag avec la taille maximum.
- Faites descendre l'aiguille au plus bas dans la jetée gauche du balancement du zigzag avec le volant.
- Faites remonter l'aiguille de 3mm dans la sens de marche avec le volant.
- Positionnez la pointe du crochet dans l'axe de l'aiguille en tournant l'axe du crochet. Le chas de l'aiguille doit se trouver 1mm en-dessous de la pointe du crochet.
- Positionnez le pignon du crochet sur le pignon d'entrainement de crochet en faisant tourner l'axe du pignon d'entrainement du crochet. Cela implique que la roue dentée d'entrainement de la courroie soit débloquée (libre sur son axe).
- Ceci fait, bloquez la roue dentée de la courroie.
La procédure est assez générale pour tous les crochets qui tournent dans le sens anti-horaire :
- Pour que le crochet puisse attraper le fil, il faut que le fil forme une boucle dont l'extrémité basse est sous le crochet.
- La position la plus défavorable pour un crochet qui tourne dans le sens anti-horaire est quand l'aiguille est le plus à gauche.
- Le fait de remonter l'aiguille de 3mm n'est pas critique. Ca permet surtout de s'assurer que l'aiguille est bien en train de remonter. Car si elle continuait à descendre, elle risquerait de buter contre la partie pleine du cylindre qui porte le crochet (si c'est le cas, elle casse).
- L'important est donc de s'assurer que l'aiguille est bien en train de remonter lorsque le crochet arrive et que dans la position la plus défavorable (aiguille à gauche), le chas se trouve sous le crochet (d'où le 1mm en dessous du crochet).
- Pour un point droit (aiguille au centre), l'aiguille sera plus enfoncée (mais toujours en train de remonter) ce qui est normal.
Réglage/synchronisation de l'avance du tissu
Suite à des changements de pignons, il est possible (probable) que l'avance du tissu ne soit plus synchronisée avec le reste de la machine. C'est en particulier le cas si vous avez fait tourner l'engrenage long ou si vous avez manipulé l'arbre qui se trouve entrainé par cet engrenage et qui commande le déplacement de la griffe d'entrainement du tissu.
Si vous devez refaire également le réglage de la longueur du point et de l'avance/recul, alors il est peut-être préférable de désolidariser le levier de commande de l'avance/recul et de la longueur du point de l'axe sur lequel il est connecté. Sinon, ne touchez surtout pas à ce réglage (conservez le réglage d'usine).
On peut faire ce réglage machine éteinte. :
- Mettez la plaque à aiguille (la partie qui a les ouvertures pour les griffes d'entrainement du tissu).
- Désolidarisez le système avec excentrique de son arbre.
- Tournez le volant de la machine jusqu'à ce que l'aiguille sorte de la plaque à aiguille. Continuer à manoeuvrer jusqu'à ce qu'elle ait atteint environ 1/3 de son déplacement maximum vers le haut.
- Manoeuvrez le système avec excentrique sur la photo jusqu'à ce que la griffe commence à sortir.
- Resolidariser le système avec excentrique sur son arbre.
- Vérifiez que la griffe passe sous la plaque à aiguille lorsque la barre d'aiguille commence à redescendre. Peaufinez le réglage précédent si besoin.
- D'après ce que j'ai vu sur un site, quand le releveur de fil de l'aiguille a atteint son point le plus haut, en redescendant vers le bas, la griffe doit commencer à passer sous la plaque à aiguille. En général, elle doit être sous la plaque à aiguille lorsqu'elle est redescendue d'environ tiers de sa course avant que l'aiguille pénètre le tissu.
- Vous remarquerez que l'engrenage entrainé par l'engrenage long possède un repère. Il existe apparemment une procédure d'alignement de ce repère avec l'élément marqué "entrainement tissu" sur la photo mais je ne l'ai pas.
Si ça peut aider, voila comment était positionné le système d'excentrique et le repère de l'engrenage sur ma machine avant les révisions. Le repère est de l'autre côté de l'arbre donc, on ne le voit pas !
Je n'ai pas eu à faire le réglage de la longueur du point ni de l'avance/recul de l'entrainement. Mais ayant du l'analyser (car j'ai cru devoir le faire !), je vous donne des informations sur son fonctionnement :
- Comme sur d'autres machines que j'ai vu, le réglage de l'avance/recul et de la longueur du point se fait en maneuvrant un ou plusieurs leviers (ou équivalent) qui vont limiter ou augmenter le déplacement engendré par la pièce d'entrainement du tissu et faire en sorte que la griffe se déplace dans le sens de l'avance ou du recul.
- Dans une machine mécanique, un bouton agit sur ces leviers (via parfois d'autres leviers) selon le sens de déplacement du bouton. Sur une machine électronique, l'action se fait via un moteur contrôlé par la logique de commande. C'est le cas ici.
- Dans tous les cas, on a deux positions extrêmes par rapport à un point 0 qui correspond à une avance nulle. Entre le 0 et un des points extrême, la longueur de l'avance (ou du recul) sera plus ou moins importante (moins vers la position 0, plus vers une des positions extrême).
- Machine allumée, une façon probable de régler est la suivante :
- On désolidarise le levier de commande de l'arbre de son arbre. Ainsi, le levier commandé par le moteur ne peut plus faire bouger l'arbre.
- On sélectionne une avance nulle. Le moteur positionne le levier qu'il commande dans la position correspondant au 0 mais sans faire tourner l'arbre.
- On manoeuvre la machine dans le sens de la marche.
- On observe le mouvement de la griffe et on fait tourner l'arbre jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de mouvement en avant ou en arrière.
- On bloque le levier de commande de la longueur du point sur l'arbre.
- Le point 0 est alors réglé. Normalement, si on augmente la longueur du point, le levier va bouger vers l'avant de la machine. Si on manoeuvre la machine, la griffe doit se déplacer dans le sens de l'avance du tissu sur une longueur de plus en plus grande au fur et à mesure qu'on augmente la longueur du point.
- Si on appuie sur la marche arrière, longueur du point au maximum, le levier de commande de la longueur du point doit se positionner à l'opposé de là où il était (donc vers l'arrière de la machine) et si l'on manoeuvre la machine, la griffe doit aller en marche arrière.
Réglage de la largeur du point inopérant
Lors de la réparation (en fait, au moment où j'allais refermer la machine car tous les réglages étaient terminés) est apparu un problème inattendu : la largeur du point ne variait plus quelque soit la position du réglage (mais elle n'était pas nulle).
Dans le cas présent, comme la barre d'aiguille se déplacait, la commande du moteur était donc correcte. Par ailleurs, les points complexes nécessitant des déplacements intermédiaires (broderies) fonctionnaient (mais à l'intérieur d'une largeur constante). Donc, le capteur de positionnement du déplacement de la barre d'aiguille fonctionnait également ainsi que la logique de commande.
Il ne restait donc plus que le potentiomètre et tous les éléments entre lui et la logique de commande. A priori, la panne pouvait donc venir :
- D'un potentiomètre encrassé (à nettoyer avec une bombe adaptée style KF), hors service (à changer. Panne rare.), dessoudé (à ressouder)...
- D'une liaison défectueuse entre le potentiomètre et la logique de commande : un fil coupé, une nappe (fils électriques) mal enfichée sur son support, un support n partie dessoudé, un faux contact dans un connecteur...
- D'un circuit intégré sur le chemin. Gros problèmes en perspective...
- D'un composant passif (résistance, condensateur...) HS. A trouver et à remplacer.
A noter que ce qui est exposé ici pour la largeur du point s'applique aussi à pour sa longueur (mécanisme similaire).
Concernant ma machine, une résistance de 15 ohms était carbonisée (sur la carte d'alimentation). J'ai constaté qu'elle avait déjà été changée. Je l'ai changée a nouveau (mais sans savoir pouquoi elle était carbonisée). C'était effectivement une panne mais ce n'était pas la panne. Pour plus d'information, voir le schéma ci-après (résistance R6).
Le potentiomètre était bon, je n'ai pas trouvé de problèmes dans les liaisons. Restait un circuit intégré CD4016 puis le gros pavé qui gère la machine et pour lequel on ne dispose pas d'information....
Afin de mieux comprendre le fonctionnement, j'ai fait la rétro-ingénierie de la carte d'alimentation qui comporte également la commande pour le réglage des points.
988163-901 604923-902 Singer Schema alimentation / schematic power supply
Quelques précisions au sujet du schéma :
- SG4194 est un régulateur symétrique, puissance max 3W.
- R5 et R6 (15 ohms) semblent être des résistances fusibles (1/4W). Elles fournissent les tensions symétriques d'entrées au régulateur (V+ et V-).
- P1 est le réglage de la tension de sortie du régulateur.
- Le corps des boutons des potentiomètres P2 et P3 est conducteur (mais recouvert d'un vernis). Lorsqu'on touche un des boutons, on créé un effet capacitif qui déforme un signal carré. Sur le schéma, ils sont représentés par les cercles entourant les potentiomètres.
Explication du schéma :
Une tension symétrique par rapport au point milieu d'un transformateur (0V) est fournie à un redresseur (4xP300B) suivi d'un filtrage (2x5800µF). Elle donne l'alimentation continue principale de la machine (entre +/-15V et +/-16V). Une charge de 56kohms par voie d'alimentation permet d'éviter une envolée de la tension à vide et décharge les condensateurs de filtrage à l'extinction de la machine. Les alimentations sont fournies aux autres cartes via les connecteurs J19 et J20
Je suppose que les GAP-CAP sont là pour éliminer l'électricité statique sur les boutons. Le corps des boutons (largeur et longueur uniquement) agissent comme des touches sensitives. Lorsqu'on touche le corps d'un bouton, un signal carré est modifié. Cette modification est détectée par la logique de commande qui allume une LED et se met en attente de la nouvelle consigne (signaux ContC ou ContD du CD4016).
Une alimentation auxilliaire +8V/-8V stabilisée est créée par le régulateur SG4194. Cette alimentation est fournie aux autres cartes via les connecteurs J19 et J20 et sert également à alimenter le circuit intégré CD4016. Enfin, cette tension est également connectée aux bornes du potentiomètre de réglage de la boutonnière. Le point milieu du potentiomètre donne la résultante de cette tension entre -8V et +8V.
Je suppose que le CD4016 (4 commutateurs analogiques) sert à récupérer les valeurs des tensions aux bornes des 3 potentiomètres de réglages du point :
- La voie D est dédiée à la largeur du point.
- La voie C est dédiée à la longueur du point.
- La voie B est dédiée à la boutonnière.
- La voie A n'est pas utilisée.
- Chaque voie est commandée par la logique de commande via le ContX (X = B à C) correspondant.
- Les valeurs de D et C sont renvoyées sur le connecteur J21. La valeur de la voie B est renvoyée via J20. Tous les signaux de contrôles passent par J21.
J'imagine que la voie B n'est commandée que si on a sélectionné la boutonnière. Pour les autres voies, il semble que la sélection s'opère lorsqu'on touche un des deux boutons (largeur ou longueur).
Finalement : après avoir suivi les différents signaux dans la carte qui supporte la logique de commande, je constatai que le signal ContD passait par la LED en façade qui signale que l'on va modifier la largeur du point. Or, cette LED était HS (très rare) donc le signal était toujours inactif. En démontant, je constatai également qu'elle avait déjà été changée. Bref, j'ai changé la LED et tout s'est remis à fonctionner normalement.
Problèmes spécifiques
Je décris ici quelques constations spécifiques à ma machine.
- L'électronique avait visiblement été réparées (au moins une résistance de puissance changée et les transistors de puissance changés. Et il est très probable que les condensateurs de filtrage de l'alimentation aient été changés).
- Le guide fil et la tige porte bobine étaient mal fixés. Ce que je suppose, c'est qu'ils se sont petit à petit dévissés du corps de la machine et que lors d'une révision, ils ont été refixés. Mais il est probable que les vis de la fixation initiale ne tenaient plus et elles ont été remplacées par des vis plus grosses vissées par l'intérieur. Toujours est-il que refixer ces deux éléments a été une véritable galère. Pour le porte bobine, il faut retirer un des moteurs ce qui implique a retirer également le circuit de puissance.
Pour le guide fil, il faut retirer les deux cartes électroniques supérieures (commande et puissance) puis retirer la barre de commande de déplacement latéral de l'aiguille ce qui oblige également à dévisser le moteur, puis retirer le relais qui se trouve sous cette barre, etc.
Du coup, j'ai fait en sorte que le guide fil puisse être refixé sans avoir tout à démonter. J'ai mis une tige filetée à l'intérieur du guide fil (collée pour plus de sûreté) et la fixation se fait désormais par un écrou accessible sans rien avoir à démonter.
A ce propos, faites très attention lorsque vous manipulez la machine et que vous êtes obligé de la basculer (pour accéder au fond de la machine par exemple). Elle repose alors sur le porte bobine qui n'est pas vraiment fait pour ça.
Fixation du guide fil. On voit les vis cruciformes qui ne sont pas d'origine.
Nouvelle fixation du guide fil
Fixation du porte bobine. On voit les vis cruciformes qui ne sont pas d'origine.
Essais
A la première mise sous tension après cette révision, la machine a fonctionné normalement. Puis des bruits inquiétants se sont fait entendre lors des essais à grande vitesse. Et des substances noires sont apparues sous la machine à la verticale du porte navette. Le pignon situé sous la navette partait en poussière et celui qui l'entrainait commençait à se désagréger. Je suppose que la matière synthétique dont ils sont composés se dégrade spontanément dans le temps. Voir le paragraphe sur le changement des pignons du crochet.
Après réparation et réglage, la machine a fonctionné correctement sauf que... parfois, elle sautait des points. Et rien à faire question réglages.
Et puis, je me suis dit que peut-être, le fil... J'avais pris n'importe quoi dans la boite à couture (je rappelle que je ne suis pas couturier). J'ai donc acheté une bobine de fil polyester dans mon supermarché du coin et là, miracle, toutes les coutures superbemment réalisées, pas un loupé (sauf sur un point complexe très serré). Donc, comme indiqué dans de nombreux forums, la qualité de l'aiguille et du fil sont primordiaux.
A noter cependant que sur la Elna Supermatic que j'avais révisée en parallèle, j'ai pu faire presque tous les points avec le fil de provenance inconnue qui ne passe pas bien sur la Singer. Mais bon, c'est une Elna Supermatic.
Conclusion
Plus de 40 ans après sa sortie, est-il encore intéressant de se procurer cette machine en occasion ?
Du point de vue mécanique, la machine est bien construite aux quelques remarques près signalées dans le corps de cette analyse. Si les nombreux points de couture proposés sont pour vous indispensables, alors, c'est un choix possible. Il ne faudra pas mettre trop cher (quelques dizaines d'euros). L'acquisition du manuel de service (que je n'ai pas) sera également une option à considérer. Bien sur, il faudra vérifier au préalable son bon fonctionnement et si possible, jeter un coup d'oeuil à l'intérieur pour vérifier son état général.
Enfin, il vous faudra être un minimum bricoleur car il y a de moins en moins de magasins Singer en mesure de vous faire une réparation ou un réglage et ceux qui connaissaient bien la machine doivent pour la plupart avoir cessé leur activité.
Si vous n'êtes intéressé que par quelques points (zig-zag, point droit...), alors, il est préférable d'acquérir une machine d'occasion entièrement mécanique de bonne qualité et largement répandue afin de trouver facilement des pièces détachées. Il vous en coutera quelques dizaines d'euros. Vous pouvez aussi viser une machine neuve d'entrée de gamme pour quelques dizaines ou centaines d'euros. Mais si vous souhaitez une machine bien construite comme la Futura 2000, vous serez plus dans les quelques centaines, voire milliers d'euros.
Les points faibles à rappeler ou à signaler sur la Futura 2000 sont les suivants :
- Une partie de l'électronique n'est simplement pas réparable, faute de composants. En cas de panne, il faut procéder à un échange standard en canibalisant une autre machine.
Ce point est à relativiser en ce sens que ce qui risque le plus de lacher sont l'alimentation et la partie puissance. Et là, on peut facilement trouver des composants de substitution. - Il y a plusieurs pièces en plastiques susceptibles de casser (même si la qualité des plastiques semble très correcte). Certaines qui subissent peu d'effort peuvent être refaites en impression 3D si nécessaire mais ce n'est pas à la portée de tout le monde.
- Les pignons de crochet (sous la machine) présentent une certaine faiblesse. Le prix de ces pignons peut atteindre une trentaine d'euros en 2021 dans des magasins spécialisés, 10€ dans les boutiques chinoises. Sachant que de mon point de vue, il ne faut pas mettre plus d'une quarantaine d'euros dans une Futura 2000 d'occasion (en 2021), il faut vraiment que le reste de la machine soit en parfait état pour que ça en vaille la peine..
Autres vues de la machine
Côté gauche avant nettoyage
Arrière
Dessus (carte de puissance ôtée)
novembre 2021