OMNIA M12 MANUFRANCE
Informations connexes
Ressources pour la réparation de machines à coudre
Cette page concerne la révision et la réparation d'une machine à coudre OMNIA M12 de Manufrance.
Introduction
Cette machine a coudre a été achetée d'occasion en 2021. L'objectif était d'avoir une machine simple d'utilisation, disposant de quelques points en plus du point droit, discrète et pas trop lourde.
Lorsqu'elle est arrivée, elle était dans un état assez moyen :
- Beaucoup d'éclats de peinture.
- Sale.
- Et malheureusement, le boitier en partie fêlé durant le transport.
D'apparence, cette machine ressemble plus à un jouet qu'à une vrai machine à coudre : petite et assez légère (ça tombait plutôt bien pourvu que ce ne soit pas au détriment de la solidité).
Je décidais de ne pas la mettre sous tension sans faire quelques vérifications préalables ni sans jeter un coup d'oeil à l'intérieur. N'ayant rien noté de particulier si ce n'est que j'allais être obligé de faire une "grande révision", je l'ai mise en route. Elle a démarré sans problème en faisant le bruit attendu d'une machine à coudre. J'ai ensuite essayé quelques points de couture et miracle, sans effort de réglage particulier, elle m'a fait des points tout à fait acceptables. Une motivation de plus pour la toiletter.
Un point quand même. En zigzag, la barre d'aiguille se déplaçait latéralement lorsque l'aiguille était dans le tissu alors que normalement, ce déplacement doit se faire lorsque l'aiguille est au plus haut. Pour mes tests, j'utilise un tissu assez léger et cela n'a pas eu de conséquence. Mais avec un tissu plus lourd, elle aurait probablement cassé.
La machine avait donc été bricolée (mal) ce qui était une raison de plus pour faire cette révision.
Présentation de la machine
Généralités
Cette machine à coudre vendue par Manufrance a été conçue dans les années 1970. J'ai lu quelque part que ce n'est pas Manufrance qui concevait ses machines (de la marque Omnia) mais une entreprise allemande.
Concernant le design, il est typique de ces années avec ses couleurs vives (bon, celle ci-est blanche et noire, mais il en a existé en orange vif) et ses formes toutes en rondeur. Mais au delà de cette considération, on a à faire à une machine astucieusement conçue et très pratique.
On commence par le boitier qui comporte un fond et 4 panneaux (un pour chaque côté) montés sur le fond par des charnières. La machine elle même se pose sur le fond, les 4 panneaux se referment sur elle, le haut de la machine fermant l'ensemble. Et pour porter le tout, on utilise la solide poignée en métal intégrée à la machine. Cette poignée pivote sur un axe pour se ranger sur le côté lorsqu'elle n'est pas utilisée. On a donc une poignée qui sert aussi bien au transport de la machine lorsqu'elle est dans son boitier que lorsqu'elle en est sortie.
Lorsque la machine est sortie, les panneaux du boitier peuvent se refermer dans le boitier. On peut alors le retourner et l'insérer dans le bras libre de la machine, formant ainsi un grand plan de travail en dépit de la taille modeste de la machine.
On peut aussi l'utiliser dans son boitier. Les panneaux sont alors dépliés à l'extérieur et forment également des plans de travail inclinés.
Un boitier porte accessoire peut également se mettre sur le bras libre dans le prolongement du reste de la carosserie. On a donc plusieurs configurations possibles d'utilisation :
- Utilisation avec bras libre, sans le boitier porte accessoire ni le boitier de la machine.
- Utilisation avec le boitier porte accessoire entourant le bras libre ce qui augmente légèrement la surface du plan de travail.
- Utilisation avec le boitier de la machine entourant le bras libre ce qui augmente considérablement la surface du plan de travail.
- Utilisation avec la machine dans le boitier, panneaux dépliés à l'extérieur ce qui augmente également le plan de travail.
Dernier raffinement concernant le boitier : comme on ne peut pas avoir de pieds apparents sur lesquels on pourrait poser le boitier, puisque le fond peut servir de plan de travail et doit être lisse, ce sont les pieds de la machine qui passe à travers le fond et qui servent de pieds au boitier.
Bref, tout cela est particulièrement réfléchi et intelligent. Elle n'est pas sans rappeler l'ELNA Lotus, mais en plus bas de gamme.
Et pour couronner le tout, je la trouve remarquablement discrète.
Fonctionnalités
Venons en aux aspects fonctionnels. Là, on est dans le classique : sélection des points via un bouton sur le dessus de la machine, sélection de la largeur via un bouton en façade (bouton de gauche), sélection de la position de l'aiguille (droite, gauche, centre) via un autre bouton en façade (à droite), sélection de la longueur du point via le bouton situé sur la colonne montante, marche arrière en appuyant au centre de ce bouton, sélection de la tension du fil via un bouton situé sur le côté gauche de la machine.
Le porte bobine se situe à l'arrière et peut être entré (pour le transport) ou sortie du corps de la machine. Le remplissage de la canette se fait via un porte canette situé sur le côté droit de la machine (là où il y a le volant). Il suffit d'insérer la canette sur ce porte canette pour débrayer le mécanisme d'entrainement de la machine : seul le porte canette tourne lorsque la canette est insérée.
La barre d'aiguille et la vis de blocage de l'aiguille font un peu bas de gamme mais elles remplissent leurs rôles.
Une trappe à l'avant permet d'accéder au porte canette et au mécanisme de crochet qui sont d'un modèle courant.
Une lampe 220V 15W (que l'on aura intérêt à remplacer par une lampe LED) permet d'éclairer le plan de travail. Elle est commandée par un interrupteur situé sur le côté droit de la machine. Signalons qu'il n'y a pas d'interrupteur général.
Qualité de fabrication
La qualité de fabrication est plutôt correcte. Le corps de la machine est en fonte d'aluminium, sauf une plaque en tôle situé sous la machine et qui permet d'accéder au moteur et au mécanisme d'entrainement du crochet et de la griffe d'entrainement du tissu.
A l'intérieur, on a le classique mélange entre aluminium, acier et matières plastiques pour les pignons et pour le support de la barre d'aiguille. On est dans le standard des machines domestiques de l'époque. Les principaux problèmes que l'on peut envisager sont :
- La casse ou l'usure des pignons, classique sur les machines de cette époque (et encore aujourd'hui).
- La détérioration du support de la barre d'aiguille qui dépend essentiellement de la qualité de la matière utilisée (pas de problème sur la mienne). A noter que ce support a également existé en aluminium.
- L'usure de la roue codeuse.
Pour le reste, la machine semble plutôt solide.
Par contre, les accessoires (boite de transport, boite de rangement) sont très légers et fragiles.
Enfilage de la machine
Un petit mot sur l'enfilage.
Arrière de la machine
Le fil part de la bobine (1) et va sur un premier guide fil (2) qui permet de faire passer le fil dans la fente (3) où elle passe dans le frein.
Avant de la machine.
Le fil qui est passé à l'intérieur de la machine via la fente (3) sur le côté supérieur à gauche arrive sur un autre guide fil (4). Il passe ensuite dans un guide fil (5) comportant un petit ressort amortisseur. Le fil remonte et passe par le levier releveur de fil (6) puis redescent vers le guide fil (7) et le guide fil (8) pour finalement passer dans le chas de l'aiguille.
Autres vues de la machine
Révision et réparation
En préambule, vous trouverez sur www.lamachineacoudre.forumactif.org la révision partielle pas à pas d'un modèle très proche par "lilique". Je vous en conseille la lecture, il y a vraiment beaucoup d'informations.
Démontage, accès aux éléments internes
Le schéma de la machine est disponible sur le site de Manufrance [archive]. A noter que ce schéma présente quelques différences avec la machine dont je dispose.
L'essentiel du corps de la machine est en un seul bloc, à la différence de certaines machines ou une partie du corps supporte l'ensemble de la mécanique et une autre partie (généralement en façade) se retire.
On accède au mécanisme supérieur en ôtant le capot supérieur en demi cylindre qui est tenu par deux vis. Il semble que selon les modèles, il y ait eu quelques difficultés pour ôter ce capot. Sur la mienne, pas de problème. Une fois ces vis ôtées, on lève le capot en le tirant verticalement (pour passer au dessus du bouton de sélection des points) tout en levant légèrement la poignée pour la faire passer dans le dégagement prévu à cet effet.
Position des vis du capot supérieur
Capot supérieur ôté (machine non révisée)
On accède à la lampe et à la partie gauche du mécanisme supérieur en ôtant les enjoliveurs en plastique situé à cet endroit (1 vis pour chacun des éléments).
Enjoliveur gauche en haut, partie supérieure. La vis se trouve à l'intérieur du corps de la machine. On ne peut y accéder que si le capot a été retiré.
Enjoliveur gauche en haut, partie inférieure. Une vis accessible sans démontage du capot. Permet de faciliter le changement de la lampe d'éclairage.
Partie supérieure gauche de la machine, enjoliveurs ôtés.
On accède à une partie du mécanisme inférieur en ôtant la plaque en tôle située sous la machine (1 vis).
capot en tôle.
Pour accéder à l'entrainement (poulie moteur, volant), on dévisse les trois vis qui retiennent l'enjoliveur en plastique. Il y a deux vis à tête fraisée, la troisième vis étant celle qui supporte le mécanisme de frein utilisé lorsqu'on remplit la canette.
Détail des vis enjoliveurse.
Enjoliveur de droite.
On peut aussi retirer l'enjoliveur en plastique situé sur le volant si l'on souhaite accéder à l'arbre principal du bloc supérieur. Cet enjoliveur est tenu par trois clips.
Côté droit, enjoliveur qui cache le mécanisme d'entrainement ôté, enjoliveur du volant ôté.
Maintenant, la galère : l'intérieur du compartiment dans lequel se trouve le mécanisme de crochet et l'avance du tissu n'est tout simplement pas accessible. C'est dommage car c'est celui qui se salit le plus dans une machine. Pour moi, c'est l'erreur de conception de cette machine.
Dans un premier temps, otez la trappe en dégageant les ressorts de rappel (il suffit de les sortir de leur logement).
Cache avec son ressort, intérieur
Cache, extérieur
Dévissez la plaque à aiguille et otez la
Dévissez la griffe d'avance du tissu. Je vous conseille d'utiliser un tournevis du même genre que celui présenté ci-dessous car les vis ne sont pas très accessibles et par ailleur, comme beaucoup d'autres vis de cette machine, elles sont très (trop) fortement vissées.
Tournevis
Tentez de retirer l'enjoliveur plastique situé à gauche. Celui-ci est tenu par deux clips sur le haut qui sont assez facilement accessibles via l'ouverture de la trappe. En bas, il s'agit d'un tube plastique qui entre dans le corps de la machine. Théoriquement, on doit pouvoir le retirer en tirant la plaque horizontalement et en faisant un léger mouvement de rotation. Mais dans mon cas, je ne sais pas si il a été collé mais j'ai été obligé de le casser (sans casser la plaque heureusement). Le reste du tube plastique était comme collé à l'intérieur et j'ai été obligé de le retirer par petits bouts.
Enjoliveur gauche en bas, intérieur. On voit la partie cassée.
Partie où se place l'enjoliveur gauche en bas. On voit le morceau du cache qui est resté dans le corps de la machine.
Ceci étant fait, on a un peu plus de place pour nettoyer une partie de ce compartiment. Mais si on veut le réviser à fond, c'est une autre affaire qui nécessite un démontage d'autres éléments et qui implique un réglage ultérieur de la machine. Et encore faut-il pouvoir le faire. Comme déjà signalé, beaucoup de vis sont vissées trop fortement et ne sont pas (plus) dévissables. J'ai essayé aussi bien les dégrippants que les chocs mécaniques et les chocs thermiques (on chauffe fortement (200 à 300° ou plus) autour de la vis, on met ensuite un coup de bombe givrante sur la vis, en général, ça marche pas mal). Mais rien à faire (pour l'essentiel, il s'agit de vis sans tête à 6 pans).
A la date où vous lisez, j'ai deux vis récalcitrantes qui m'ont obligé à commander un extracteur de vis. La suite au prochain épisode.
Réparation/Révisions
Nettoyage
Pour le nettoyage, selon l'état de la machine, j'essaye de ne démonter que ce qui ne nécessite pas un réglage trop complexe ultérieurement.
Je commence par utiliser un dégraissant industriel assez puissant pour éliminer les graisses éparpillées et collantes qui sont un peu partout.
Ensuite, je démonte les parties oxydées pour les nettoyer, sous réserve que cela ne demande pas un réglage trop complexe par la suite.
Pour finir, je lubrifie la machine :
- J'utilise essentiellement un lubrifiant téflon (PTFE) pour les matières plastiques.
- Je mets de l'huile pour machine à coudre (pas trop) sur toutes les parties métalliques en mouvement, là où il y a deux pièces en contact. Puis je fais tourner la machine à la main pour que l'huile pénètre plus facilement et ensuite, j'essuie le surplus. Inutile que de la poussière vienne se mélanger à l'huile et créer un dépôt de matière.
Moteur et électricité
L'énergie électrique arrive de la pédale et comporte le neutre (par convention), la phase (par convention) et la partie régulée par la pédale.
Elle arrive sur une prise mâle qui est solidaire d'un support en plastique sur lequel est également fixé le moteur. Cette disposition permet d'avoir une double isolation sachant que la machine n'est pas reliée à la terre.
Ce support comporte également un interrupteur qui permet de commander l'éclairage du plan de travail. Le fil d'éclairage part d'un domino (bof, bof) et va jusqu'au support de la lampe d'éclairage.
A ce propos, si vous souhaitez nettoyer la pièce en métal qui supporte le support de lampe, le réglage de la tension du fil et deux guides fils, vous serez obligé de démonter le support de lampe afin d'ôter le fil électrique. Une vis rend solidaire ce support de cette pièce en métal. Une fois la vis dévissée, le support peut être séparé en deux parties. Otez les contacts métalliques en cuivre qui servent à l'alimentation de la lampe. Ces contacts peuvent ensuite passer dans la fenêtre de la pièce en métal, libérant cette dernière.
support de lampe ouvert et pièce métallique.
Un autre fil sort de la prise et alimente le moteur qui est enfermé dans un bloc plastique assurant là encore la double isolation.
Le moteur est de type "universel". Il est d'un modèle courant et peu coûteux. Sa puissance électrique est annoncée pour 88W. Le seul entretien que l'on peut envisager est le remplacement des charbons et éventuellement, la lubrification des roulements, sachant que souvent, ces roulements sont graissés à vie. Donc s'il y a un problème de rotation du moteur (couinement au niveau des axes), il y a fort à parier que les roulements sont morts ou oxydés. Les lubrifier peut apporter une amélioration temporaire mais mieux vaut changer le moteur complet.
Sur l'axe du moteur se trouve une petite poulie dans laquelle passe une courroie trapezoïdale qui arrive sur une grande poulie assurant ainsi une réduction de rotation et une augmentation du couple.
Le porte canette pour le rembobinage se trouve sur cette grande poulie. Lorsqu'il n'y a pas de canette, cette poulie est solidaire d'une contre-poulie elle même fixée sur l'axe qui entraine une courroie crantée assurant la synchronisation entre le haut et le bas de la machine.
Lorsqu'une canette est insérée dans le porte canette, le poulie sur laquelle arrive la courroie est désolidarisée de la contre-poulie et le reste de la machine n'est plus entrainé.
Le moteur est fixé par 2 vis au support plastique. Le support lui-même est fixé par deux vis au corps de la machine.
Pièce plastique qui suporte le moteur, l'interrupteur, le domino qui distribue l'électricité à la lampe d'éclairage, etc.
Partie inférieure de la machine, moteur ôté.
Il est possible de régler la tension de la courroie en positionnant le moteur plus ou moins à droite ou à gauche sur son support. La course maximum est d'environ 5mm.
Cette opération ne doit être faite que lorsque le support lui-même est solidement fixé sur le corps de la machine.
Démontage bouton sélection longueur point
Sauf casse, il n'y a pas besoin de démonter le bouton de sélection de la longueur des points. J'ai néanmoins tenté de le faire parce que je voulais démonter spécifiquement la partie centrale du bouton qui actionne la marche arrière et qui chez moi était abimée.
vous devrez retirer ce support et le moteur. Il faut préalablement retirer les fils qui partent vers la lampe d'éclairage puis dévisser le moteur et les vis qui tiennent le support.
Pour ce faire, vous devez retirer le moteur (2 vis sur le support plastique) et le support plastique (2 vis sur le fond de la machine).
Ceci fait, vous avez un accès simple au bouton et au ressort qui le retient sur le corps de la machine. Otez ce ressort puis dévissez la vis de blocage qui entoure le cylindre en métal dans lequel passe le corps du bouton de sélection.
Ressort de maintien du bouton de sélection de la longueur des points.
Enfin, ôtez le levier qui est actionné par ce bouton en dévissant la vis qui le fixe à l'arbre qui assure le réglage de la longueur du point.
Une fois le bouton retiré, on peut apercevoir les 4 clips qui retiennent l'axe de la partie centrale du bouton qui actionne la marche arrière. Je n'ai pas pu aller plus loin car sauf à se bricoler un outil ad'hoc, on ne peut pas resserer les 4 clips d'un coup pour faire sortir l'axe du corps du bouton.
Rembobinage de la canette
Lors du remplissage de la canette, le reste de la machine n'est plus fonctionnel : lorsque vous entrez la canette sur son support de remplissage, un petit levier est actionné qui désolidarise la poulie entrainée par le moteur d'une contre-poulie fixée sur un arbre de la machine et qui entraine le reste de la mécanique.
Un ressort de rappel permet de resolidariser cette poulie avec le reste du mécanisme lorsqu'on retire la canette.
Si ce mécanisme ne fonctionne pas, vérifiez l'état du levier (non cassé), la présence du ressort de rappel et l'absence de blocage du mécanisme par la poussière ou la graisse.
Porte canette pour le rembobinage. Détails. Le ressort de rappel se situe à l'opposé du levier, derrière le porte canette.
Lorsqu'une canette est placée sur le porte canette, l'axe du porte canette écrase l'actionneur qui relève le levier ce qui désolidarise la poulie du reste de la mécanique de la machine. Lorsque la canette est ôtée, le levier revient dans sa position initiale grâce au resort de rappel ce qui resolidarise la poulie au reste de la mécanique (en maximum un tour de poulie).
Réglages
Je n'aborde ici que les réglages que j'ai fait où que j'ai repéré (mais dans ce cas, plus pour les signaler).
Position du pied de biche
Le but est de s'assurer que le pied de biche arrive bien au dessus des griffes d'entrainement du tissu et qu'il coulisse verticalement sans difficulté.
Vue du mécanisme supérieur (avant nettoyage)
Repérez la pièce en aluminium en haut à gauche par laquelle qui sert de guide supérieur à l'axe du pied de biche et qui supporte également le haut du support de la barre d'aiguille. Cette pièce est fixée sur un axe qui sert également d'axe de rotation pour le releveur de fil (libre sur l'axe).
Les deux vis de réglage n°2 permettent de positionner cet axe selon le plan horizontal (l'axe coulisse dans son support) et en rotation.
Le réglage de la position de l'axe est assez pointu. Un mauvais positionnement horizontal ou en rotation peut bloquer le pied de biche.
Dans un premier temps, dévissez les deux vis n°2. Positionnez l'axe en le faisant coulisser de façon à ce que le pied de biche arrive en face des griffes d'avance du tissu.
Essayez de manoeuvre le levier du pied de biche sans forcer. Si vous n'y arrivez pas, c'est que l'axe du pied de biche frotte dans la pièce en aluminium. Tournez alors légèrement l'axe sur lui même jusqu'à ce que le pied de biche puisse être manoeuvré sans trop d'effort puis bloquez les deux vis n°2.
Comme la pièce en aluminium supporte également le support de la barre d'aiguille, il est possible que celle-ci ne soit plus correctement positionnée par rapport à la plaque à aiguille. Il faudra donc procéder à son réglage.
Barre d'aiguille (position centrale et latérale)
Le but est de s'assurez que l'aiguille arrive bien au centre de la plaque à aiguille (bouton de position d'aiguille au centre). Si c'est le cas, elle ne doit pas déborder de l'ouverture de la plaqueà aiguille en position droite et gauche. Assurez vous en en manoeuvrant le bouton de position de l'aiguille. Pour ce test, utilisez une aiguille neuve (bien droite).
Il est préférable de faire ce réglage après celui du pied presseur.
Vue du mécanisme supérieur (avant nettoyage)
Repérez la pièce en aluminium en haut à gauche par laquelle qui sert de guide supérieur à l'axe du pied de biche et qui supporte également le haut du support de la barre d'aiguille. Cette pièce est fixée sur un axe qui sert également d'axe de rotation pour le releveur de fil (libre sur l'axe).
Le support de la barre d'aiguille est maintenu par deux axes, un sur la partie supérieure, l'autre sur la partie inférieure. Selon le schéma, ces axes sont maintenus par des vis de blocage, au corps de la machine pour l'axe inférieur et à la pièce en aluminium que vous avez repéré précédemment.
Sur ma machine, l'axe de la partie supérieur est en fait une vis de réglage (une vis excentrique) de la position du support de la barre d'aiguille. Cette vis de réglage (notée n°1 sur la photo) permet d'ajuster la bonne position du support (et donc de l'aiguille) par rapport à la plaque à aiguille.
Une vis de blocage permet de figer le réglage une fois celui-ci effectué.
Vue du support de la barre d'aiguille (avant nettoyage). On voit les vis de blocage des axes et la vis de blocage de l'excentrique.
Pour terminer, vérifiez que le support de la barre d'aiguille pivote sans effort de la droite vers la gauche. Pour faciliter ce test, vous pouvez retirer la tringle de transmission du mouvement latéral.
Pour information, la tringle de transmission du mouvement latéral pousse le support de la barre d'aiguille vers la gauche grâce au palpeur de la roue codeuse. Le mouvement vers la droite est assuré par un ressort de rappel. Si le support de la barre d'aiguille est grippé, la tension du ressort de rappel ne sera pas suffisante pour ramener ce support vers la droite.
Côté support de la barre d'aiguille, la tringle de transmission du mouvement latéral est fixé sur une sorte de tête de vis en plastique qui est en fait un excentrique et qui permet de peaufiner le réglage du support de la barre d'aiguille et peut-être, la position 0 du mouvement latéral. Comme j'ai un doute sur ce dernier point, voici quelques informations sur la génération du mouvement latéral qui vous permettront peut-être de statuer par vous même.
La tringle qui actionne le support de la barre d'aiguille coulisse à l'autre extrémité sur une autre tringle en arc de cercle. Cette autre tringle est elle même mise en mouvement par un palpeur mécanisme qui par de la roue codeuse.
Pour que le support d'aiguille ne bouge pas, il faut que la tringle soit en position 0 (qui correspond aussi à la position 0 du bouton de largeur de point). Cette position doit être exactement dans l'axe de la tringle en arc de cercle. Il est possible que la vis de réglage 3 agisse sur cette position mais il n'y a rien de très évident.
Ce qui est sûr, c'est que si ce réglage n'est pas correctement réalisé, la barre d'aiguille bougera légèrement même en position 0, ce qui est gênant car c'est la position 0 qui permet de faire les points droits !
Barre d'aiguille (synchronisation déplacement latéral)
Sur ma machine, le déplacement latéral de l'aiguille se faisait lorsque l'aiguille était dans le tissu ce qui est anormal et laissait soupçonner un démontage précédent avec un probable changement de pignons et un défaut de réglage.
Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois car j'ai constaté par la suite que le réglage était différent pour le point zigzag et pour les autres points.
Ce que j'indique par la suite est une supposition de ma part. Mais ayant pu faire le réglage, je ne dois pas être loin de la vérité.
Il semble que le point zigzag et les autres points ne sont pas produits par les mêmes mécanismes. Le point zigzag a son propre mécanisme, les autres points sont produits par une roue codeuse.
A noter que le point zigzag est en fait un point droit avec mouvement latéral de l'aiguille. D'ailleurs, pour obtenir le point droit, il fait choisir le zigzag et mettre une largeur nulle (pas de mouvement latéral).
Donc si le déplacement latéral se produit lorsque l'aiguille est en bas, procédez de la façon suivante pour qu'il se produise en haut :
- Dévissez la vis du pignon n°1. Notez que cette vis ne bloque pas le pignon mais le rend solidaire de l'axe (elle se visse sur l'axe).
- Faites tourner le volant de façon à ce que l'arbre sous le pignon fasse un demi-tour (le pignon doit rester immobile).
- Remettez la vis et serrez (pas comme un brute sinon, vous risquez de casser le pignon).
Ayant fait cette opération, je constatais non sans une certaine fierté que l'aiguille se déplaçait latéralement lorsqu'elle se trouvait en position haute.
J'ai eu par la suite une mauvaise surprise lorsque je constatais que pour les autres points, ce n'était pas le cas. En fait, les réglages sont dissociés.
Pour les autres points, il faut procéder par itération :
- Sélectionnez le premier point non zigzag.
- Dévissez la vis du pignon n°2. Notez que cette vis ne bloque pas le pignon mais le rend solidaire de l'axe (elle se visse sur l'axe).
- Faites tourner le volant de façon à ce que l'arbre sous le pignon fasse un demi-tour (le pignon doit rester immobile).
- Remettez la vis.
- Faites tourner le volant et vérifiez le résultat. Si l'aiguille continue de se déplacer latéralement en position basse, refaite l'opération à partir de 2. Ne cherchez pas forcément à ce que l'aiguille soit au plus haut pour son déplacement latéral.
- Si l'aiguille se déplace latéralement en position haute, sélectionnez le point suivant et refaite la procédure à partir de 5. Recommencez jusqu'à ce que tous les points ait été réglés.
En fait, il doit y avoir une position neutre de la roue codeuse mais comme je ne la connais pas, la méthode par itération permet de retrouver cette position.
Griffe entrainement tissu
- Positionnez la longueur du point au maximum.
- Assurez vous que les griffes sont bien sur leur support et correctement serrées.
- Mettez la plaque à aiguille.
- Desserez légèrement les vis de blocage des pivots (sur la photo, on ne voit que celle de droite. Il y a la même chose à gauche sous le levier) de façon à ce que l'axe puisse bouger légèrement à droite ou à gauche mais sans sortir des pivots. Note : la pièce en plastique noire qui se trouve sur la tringle qui entraine les griffes doit reposer sur l'extrémité arrondie du levier.
- Manoeuvrez la volant (sens de la marche). Les griffes doivent passer au centre de l'ouverture de la plaque à aiguille. Si elles sont légèrement décallées à droite ou à gauche, déplacez l'axe à droite ou à gauche jusqu'au réglage correct.
- Si vous avez déplacé l'axe à gauche, assurez vous que le pivot de gauche soit bien engagé dans l'axe (sans bouger l'axe). Procédez de façon symétrique si vous avez déplacé l'axe à droite.
- Bloquez ce pivot.
- Assurez vous que le pivot symétrique est également bien engagé dans l'axe.
- Bloquez ce pivot.
- Vérifiez que l'axe ne bouge pas latéralement mais aussi, qu'il pivote librement.
Enfin, vérifiez que les griffes ne cognent pas sur l'extrémité des ouvertures de la plaque à aiguille lorsqu'elles montent ou juste avant de descendre. Pour ce qui me concerne, le léger jeu de la plaque à aiguille a suffit à la positionner correctement pour éviter ce problème. Il est possible qu'il y ait un autre réglage lorsque ce jeu n'est pas suffisant.
La vis du blocage du levier ne sert qu'à retenir l'axe de transmission pour qu'il ne se dégage pas spontanément (il est libre de l'autre côté).
Synchronisation, généralités
Vue du dessous. Mécanismes de transmission et synchronisation.
L'arbre principal entraine l'engrenage par lequel passe la courroie crantée qui permet l'entrainement et la synchronisation de la partie haute de la machine avec la partie passe.
Un premier excentrique (excentrique crochet) permet de générer le mouvement de va et vient du crochet en actionnant l'axe du crochet.
Un second excentrique (excentrique avance griffe) permet de générer le mouvement de va et vient des griffes en actionnant la tige de l'entrainement de la griffe via une série de leviers.
Le mouvement de montée et descente de la griffe est réalisé par l'arbre principal.
Le mouvement d'avance de la griffe est réalisée par un ensemble de leviers interconnectés. L'arbre de réglage de la longueur du point permet de régler la portée de ces leviers ce qui permet d'avoir une avance plus ou moins importante et la marche arrière.
La bonne nouvelle est que l'avance est synchronisé avec le mouvement du crochet grâce aux deux excentriques qui sont interconnectés. Il n'y a donc pas de réglage à faire de ce côté.
Par contre, il doit y avoir une synchronisation à faire sur la montée et la descente de la griffe (mais je n'ai pas exploré plus).
J'espère que ces explications permettent de faciliter les paragraphes qui suivent et qui concernent la synchronisation crochet / barre d'aiguille et le réglage de l'avance du tissu.
Synchronisation crochet / barre d'aiguille
Voir le paragraphe synchronisation, généralités pour comprendre le mécanisme.
Je n'ai pas eu besoin de faire. Mais le principe général décrit dans les ressources pour la réparation de machines à coudre reste valable moyennant une adaptation au contexte.
Synchronisation avance tissu
Voir le paragraphe synchronisation, généralités pour comprendre le mécanisme.
Pas eu besoin de faire. Mais le principe général décrit dans les ressources pour la réparation de machines à coudre reste valable moyennant une adaptation au contexte.
Réglage avance tissu
Voir le paragraphe synchronisation, généralités pour comprendre le mécanisme.
l'objectif est de faire en sorte que lorsque le réglage de la longueur du point est à 0, la griffe fait du surplace (cependant, elle continue de monter et descendre), que lorsque le bouton marche arrière est engagé, la griffe fait un mouvement de l'arrière vers l'avant, et que lorsque le réglade de la longueur du point est au maximum, on a une avance de la griffe maximum.
La procédure qui suit est donnée sans garantie. C'est celle que j'ai élaborée en essayant de comprendre le mécanisme et elle fonctionne correctement mais ce n'est peut-être pas celle du manuel de service.
Pour faire le réglage, il est préférable d'ôter le bloc moteur afin d'avoir plus de place pour manoeuvrer.
Le bouton de sélection de la longueur du point est en position sur le corps de la machine. La tige à l'extrémité du levier de réglage de la longueur du point est engagée dans "l'escargot" formé par le corps du bouton de sélection.
- Désolidarisez le levier de réglage de la longueur du point de son axe.
- Mettez le bouton de sélection de la longueur du point à 0. Vous remarquerez que dans cette position, le levier de réglage de la longueur du point ne peut pas bouger. Ce n'est pas le cas lorsque le bouton sélectionne la longueur du point maximum. Le levier peut alors bouger d'avant en arrière dans l'escargot.
- Retirez le ressort de rappel.
- Avec le volant, positionnez la barre d'entrainement de l'axe du crochet le plus près possible du corps de la machine (flêche jaune, le plus en haut possible. Sur la photo, la barre d'entrainement est à peu près à mi-course).
- Superposez les axes des deux pièces qui sont marquées avec un trait blanc (il faut manipuler celle qui se trouve à gauche sur la photo).
- Bloquez le levier de réglage de la longueur du point sur son axe.
- Remettez le ressort de rappel. La pièce sur laquelle est fixé le ressort doit à peine bouger.
- Manoeuvrez le volant dans le sens de la marche.
- Observez la griffe d'avance du tissu. Elle doit se contenter de faire un mouvement vertical mais pas horizontal.
- Sélectionnez le point le plus grand. Le levier sur lequel est fixé le ressort doit remonter (par rapport à la photo).
- Manoeuvrez le volant dans le sens de la marche.
- Observez la griffe d'avance du tissu. Elle doit se déplacer de plusieurs millimètres dans le sens de l'avance du tissu.
- Appuyez sur le bouton de marche arrière et manoeuvrez le volant dans le sens de la marche.
- Observez la griffe d'avance du tissu. Elle doit se déplacer de plusieurs millimètres dans le sens inverse de l'avance du tissu.
- Vous remarquerez également que l'axe du levier sur lequel est fixé le ressort doit être plus bas (sur la photo) que l'axe du levier de droite qui part dans le compartiment du crochet.
Si vous estimez que l'avance n'est pas suffisante en position maximum, vous pouvez reprendre la partie du réglage où l'on superpose les deux axes marqués d'un trait blanc. Si vous décalez légèrement le levier de gauche vers le haut, cela augmentera la longeur du point. Cependant :
- La griffe risque de se déplacer légèrement lorsque la position 0 est sélectionnée.
- Si vous augmentez trop cette longueur, la griffe risque de cogner (ou se bloquer) contre la plaque à aiguille.
Autres vues de la machine, certaines avant nettoyage
novembre 2021