ELNA ZIGZAG (ELNA ZZ)
Informations connexes
Ressources pour la réparation de machines à coudre.
Mode d'emploi en français de la machine à coudre.
Manuel de service de plusieurs Elna Supermatic dont ce modèle. Me contacter si le document n'est plus accessible.
Un petit coup d'oeil sur sa grande soeur : l'Elna 2 Supermatic.
Cette page concerne la révision et la réparation d'une machine à coudre ELNA Zigzag aussi connue sous le nom d'Elna 3 ou Elna ZZ.
INTRODUCTION
J'ai acheté cette machine a coudre (évidemment d'occasion) en 2024. L'objectif était d'avoir une machine solide, mécanique, simple et ne disposant que du point droit et du zigzag. Et surtout, la restauration d'une telle machine m'intéressait.
Quelques temps après, une personne m'a donné une autre machine Elna Zigzag. Vous trouverez quelques informations complémentaires sur cette machine à la fin de cette page.
Vous trouverez sur http://needlebar.org un historique des machines de la marque ELNA. Par contre, en 2024, il y avait peu d'informations sur cette machine particulière, que ce soit sur ce site ou sur l'Internet en général.
PRESENTATION DE LA MACHINE
Généralités
L'Elna Zigzag, apparue en 1958, est une simplification de sa grande soeur l'Elna 2 Supermatic. Elle reprend l'essentiel de la mécanique : la partie inférieure (sauf la came pour les points nécessitant une marche arrière), le système de barre d'aiguille et de pied presseur (simplifié cependant, voir ci-après), le bloc de tension avec son ressort de contrôle, le moteur et le variateur de vitesse mais avec quelques différences de conception.
Par contre, elle n'a pas d'Elnagraph : la réalisation du point zigzag se fait à l'aide d'un disque codeur unique.
Elle ne dispose pas non plus de réglage de la position de l'aiguille par rapport au crochet (écart entre l'aiguille et le crochet.
Par contre, elle dispose d'un capot supérieur amovible permettant un accès simple à la mécanique supérieure, principe que l'on retrouvera sur les autres Elna.
Et point important : elle est plus petite que la dernière Elna Supermatic. Ce n'est pas très visible sur la photo ci-après, perspective oblige, mais la Elna Zigzag fait environ 1cm de moins que la Elna 2 Supermatic et environ 5cm de moins que la Elna 3 Supermatic.
Cette machine était livrée dans un boitier métal du même type que ceux des Elna Supermatic, mais plus petit.
Est-elle utilisable en 2024 : sans hésiter, oui si l'on se contente du point droit et du zigzag qui correspondent à la majorité des usages. Elle est solide, fiable et simple d'utilisation. Mais une petite révision sera à prévoir, comme sur toutes les machines anciennes.
Fonctionnalités
Les principales fonctionnalités qui font la spécificité de cette machine ont été évoquées dans le chapitre précédent. Pour le reste, on est dans le classique, à savoir :
- Bras libre.
- Boitier formant une table de travail si besoin.
- Réglage de la longueur et de la largeur des points.
- Eclairage intégré avec lampe disposée horizontalement, ce qui permet un éclairage plus large que sur beaucoup d'autres machines où la lampe d'éclairage est verticale et se trouve dans le capot à l'extrémité de la barre d'aiguille .
Conception
La base de la conception est habituelle :
- Un arbre supérieur transmet le mouvement du moteur au support de la barre d'aiguille et pilote la montée et la descente de cette barre.
- Un arbre inférieur transmet le mouvement du moteur au pignons de crochet. Un engrenage fixé à cet arbre transmet le mouvement à un autre engrenage qui actionne le mouvement de la griffe (avance/recul, montée descente).
- Les arbres supérieurs et inférieurs sont synchronisés par une courroie crantée.
- L'arbre supérieur est entrainé par le volant (débrayable). Le volant lui-même est entrainé par le moteur via un galet à friction. Ce galet est fixé sur l'axe du moteur qui peut pivoter autour d'un axe horizontal. Le moteur et son galet sont plaqués sur le volant par un ressort.
Le point zigzag se fait à l'aide d'un palpeur qui suit la forme du disque qui code le zigzag. Il actionne une came qui fait bouger latéralement le support de la barre d'aiguille. Un réglage manuel vient se superposer à ce mouvement afin de régler la largeur du point.
Fabrication
Elle est typique de la fabrication des Elna de cette époque : sans concession sur la qualité, bien pensée mécaniquement, solide, lourde mais pas trop, bref, une machine domestique haut de gamme.
Le corps de la machine est pour l'essentiel en aluminium avec certaines pièces en acier épais (le socle en particulier) et d'autres en acier inoxydable.
Il est en trois parties (et quelques sous-parties) :
- Le socle en acier qui comporte les pieds et, petit raffinement, les écrous de fixation permettant de fixer la machine dans son boitier lorsqu'elle doit être transportée.
- La partie inférieure de la machine (3 vis qui la rendent solidaire du socle).
- La partie supérieure de la machine.
- Les sous-parties sont le capot supérieur gauche clipsé qui permet l'accès au support de la barre d'aiguille et au bloc de tension, un capot supérieur permettant d'accéder à la mécanique supérieure et à la lampe d'éclairage, une plaque en aluminium permettant une fois ôtée d'accéder au mécanisme inférieur, la terminaison du bras libre qui supporte le mécanisme de crochet et enfin, le volant.
La plupart des interventions peuvent se faire en ne démontant que le socle et la plaque en aluminium du bras libre, le volant (un clip à défaire) et le capot supérieur.
L'essentiel des pièces mécaniques est en acier ou en aluminium, y compris certains pignons. Tout est très épais et très bien usiné.
Les seuls engrenages en matière synthétiques que j'ai repéré sont :
- L'engrenage qui transmet le mouvement de l'arbre inférieur au mécanisme qui réalise le mouvement des griffes.
- L'engrenage qui fait tourner le crochet.
- Les engrenages pour la courroie crantée. En général, ils tiennent.
Il y a quelques pièces en bakélite ou en plastique. Pour l'essentiel :
- Tout ce qui a trait à l'électricité (support de prise, interrupteur, mécanisme de variation de la vitesse...)
- Certains boutons.
- Le support de lampe.
- L'écrou de blocage du volant.
- Le support du moteur.
Petits défauts
Le seul véritable problème de cette machine (il en fallait bien un) est le galet presseur qui transmet le mouvement du moteur au volant. Si vous n'utilisez pas la machine pendant un certain temps, un méplat fini par se créer sur le galet qui est toujours en pression sur le volant (un débrayage aurait été utile). Et là, c'est le drame ! Si vous faites fonctionner la machine avec un galet déformé, elle va faire des bruits inquiétants, va vibrer et en pratique, sera inutilisable. Sur cette machine (et l'autre qu'on m'a donné), je n'ai pas eu de problèmes. Mais si vous êtes dans ce cas, je donne plein d'indications sur la façon de refaire ce galet sur cette page.
Par contre, j'ai eu le problème d'un galet complètement lisse en surface et qui adhérait mal au volant. Un très léger coup de rape à bois (galet en rotation) a permis d'éliminer cette couche lisse superficielle.
L'embobinage de la canette n'est pas évident et la documentation est un peu laconique à ce sujet. Sur les Elna Supermatic, il y a un guide fil réglable en hauteur qui permet de positionner le fil au centre de la canette. Sur cette machine, ce n'est pas le cas. En fait, il faut faire passer le fil dans une échancrure du support de bobine (baissé) qui se trouve au centre de la machine. Mais évidemment, s'il n'est pas tendu, il ne reste pas dans cette échancrure. Il faut donc prendre soin de freiner la bobine pour que le fil ne se détende pas.
La Elna 2 Supermatic 1ère version a une tige en acier sur laquelle le fil qui sort du bloc de tension doit passer avant d'arriver au levier releveur de fil. Ce n'est pas le cas sur cette machine. Avec le temps, le fil peut donc user la peinture du chemin qui mène du bloc de tension au releveur de fil. Ceci-dit, sur cette machine, la peinture ne présentait pas de trace d'usure.
Il est difficile d'enlever le capot gauche (celui qui cache la barre d'aiguille) sans dévisser le capot supérieur. Il est vrai qu'à part pour faire certains réglage ou huiler le mécanisme de la barre d'aiguille, ce n'est pas une opération que l'on a besoin de faire souvent. Sur la Elna 2 Supermatic, le capot est monté sur charnière.
Un problème que semblent partager toutes les Elna de cette génération vient du mécanisme de crochet qui peut devenir bruyant après quelques heures d'utilisation. Il faut alors le huiler (voir la documentation pour ne pas mettre d'huile là où il ne faut pas !).
Genouillère
J'indique ci-après les dimensions de la genouillère au cas où vous auriez perdu la votre et que vous voudriez en refaire une. A part le diamètre de l'axe, les autres dimensions ne sont pas critiques.
ERGONOMIE/UTILISATION
J'ai mis en téléchargement le Mode d'emploi en français de la machine à coudre.
Par rapport à l'Elna 2 Supermatic, les principaux points spécifiques à cette machine sont les suivants :
- Réglage de la largeur du Zigzag : Mettre à 0 pour le point droit. Les autres chiffres correspondent à la largeur du zigzag. Les chiffres 3 et 4 sont marqués en rouge. ils ne doivent pas être sélectionnés si l'on utilise une aiguille double (maximum pour une aiguille double : 2).
- Réglage de la longueur du point : Cette manette peut être dévissée ou vissée et offre un moyen simple (quoique moins pratique que sur les machines plus récentes) de faire un point arrière de la même longueur que le point avant. Un petit exemple en supposant que vous vouliez une longueur de point de 2 :
- mettez la manette sur 2. Si vous n'arrivez pas à la déplacer jusqu'au chiffre 2, dévissez là jusqu'à ce que ce soit possible.
- une fois sur 2, revissez la manette jusqu'à ce qu'elle bute sur le corps de la machine.
- pour faire une marche arrière, déplacez la manette vers la droite jusqu'à ce qu'elle bute sur le corps de la machine.
- pour revenir à la marche avant, déplacez la manette vers la droite jusqu'à ce qu'elle bute sur le corps de la machine.
- Position de l'aiguille : bouton rotatif permettant de positionner l'aiguille à droite, à gauche ou au centre.
Manette de longueur de point
REVISION DE LA MACHINE
Même superbement construite, il est utile de faire une petite révision de temps en temps, disons, tous les 60 ans !
Dans le cas présent, cette machine présentait les défauts suivants :
- Sans surprise, un mécanisme assez dur. Il n'y avait pas un poil de graisse sur les engrenages ni sur le disque codeur (par contre, il y avait de la limaille d'aluminium à côté. Je crains que le disque en ait pris un coup).
- De l'huile séchée un peu partout mais rien de catastrophique.
- Quelques défaut de peinture, ce qui n'est pas anormal pour une machine qui a été utilisée.
- L'électricité avait été bricolée (mal). Ca m'a obligé à sortir le moteur pour refaire quelques soudures et améliorer l'isolation électrique. De même, le variateur de vitesse manquait de progressivité du fait d'une déformation des contacts.
- Le boitier de transport était un peu oxydé.
- Il y avait du fil coincé dans le mécanisme de crochet (classique).
- des blocs de poussière parfois mélangés à de l'huile se trouvaient en différents endroits mais plus particulièrement, dans le bras libre.
En résumé, rien d'insurmontable en terme de réparation et de révision.
Je n'ai pas démonté grand chose, à part les capots d'accès, le support en acier, le volant, le nécanisme de crochet (ce qui implique une resynchronisation), le mécanisme de sélection de largeur des points qui était dur, le bloc de tension et comme déjà dit, le moteur (et la plaque signalétique où se trouve l'arrivée électrique).
Globalement, il n'y a pas de mauvaises surprises à part quelques vis un peu dures du côté du crochet. Je donne quelques informations sur certains points qui ne sont pas forcément évidents. Pour le démontage de la barre d'aiguille, reportez vous à la page concernant l'Elna 2 Supermatic (quasiment le même mécanisme, à part le réglage de la position de l'aiguille par rapport au crochet qui n'existe pas sur l'Elna Zigzag).
Nettoyage (généralités)
J'ai d'abord effectué le nettoyage de la partie inférieure. Le procédé est toujours le même (pour moi) :
- Démontage de tout ce qui peut l'être sans que cela nécessite un réglage fastidieux par la suite.
- Dégraissage et nettoyage intensif.
- Remontage, graissage ou huilage selon les pièces.
Concernant la lubrification, j'utilise une graisse PTFE ou une graisse au Lithium pour les pignons (selon l'humeur et la matière : PTFE pour les pignons en matière synthétique). Pour le reste, de l'huile (vaseline (rarement) et surtout de l'huile pour moteur (ça en fera hurler certains mais c'est une huille de haute qualité)), parfois, de la graisse silicone qui a l'avantage de bien vieillir et l'inconvénient d'entrainer un peu plus de résistance. Je la réserve aux parties peu mobiles et au filetage des vis.
Démontage, remontage et synchronisation du crochet
Il est utile (indispensable) de nettoyer à fond le système de crochet et ses pignons de temps en temps. La principale difficulté vient souvent de vis difficiles à dévisser et de problèmes d'accessibilité pour les outils.
- Commencez par dévisser les 2 vis notées (A). Attention : elles sont munies de petits ressorts qu'il ne faut pas perdre. Vous pouvez alors sortir la partie supérieure du crochet.
- Retirez la pièce en plastique qui se trouve à l'intérieur du crochet sans forcer. C'est un test d'intelligence : il faut le mettre dans une position particulière pour qu'il puisse sortir (désolé, je n'ai pas mis de photos).
- Une fois retiré, vous avez accès à 3 vis qui maintiennent le crochet sur une rondelle en métal (je reviendrai sur ce point). Il y a aussi la vis centrale du crochet avec un trou permettant de lubrifier l'axe sur lequel il tourne. Sur cette machine, la vis était bloquée et j'ai préféré ne pas insister car il n'y avait pas forcément besoin de plus nettoyer l'axe.
Dévissez les 3 vis (dans mon cas, elles étaient bloquées mais j'ai réussi à les dévisser sans casse). Le crochet peut alors être retiré.
- Une fois le crochet retiré, vous avez accès à une vis à tête plate (D) qui avec deux autres (E) maintiennent en place un élément du bras libre. Dévissez ces vis et retirez cet élément. Vous avez alors accès aux pignons de crochet.
- Nettoyez et graissez les pignons.
Vue de la rondelle et de ses trois trous pour les vis
- Nettoyez les pièces que vous avez démonté. Personnellement, je mets un peu de graisse PTFE dans le système de crochet.
- Remontez en sens inverse mais ne bloquez pas les 3 vis (C) : vous devez pouvoir faire tourner le crochet sans faire fonctionner la machine ce qui vous permettra de la resynchroniser (car évidemment, vous aurez dû faire tourner le mécanisme pour nettoyer et graisser les pignons !).
Si vous avez des difficultés pour visser les vis sur la rondelle en métal, aidez vous d'un petit outil pour forcer la rondelle à se plaquer sur le crochet. Et il faut évidemment que les trous des vis soient en vis-à-vis avec les vis !
Le réglage de la synchronisation est particulièrement simple sur cette machine :
- Mettez une aiguille dans la barre d'aiguille.
- Mettez l'aiguille en position gauche.
- Faite descendre l'aiguille jusqu'à ce qu'elle commence à remonter. Assurez vous qu'elle ne butte pas contre le crochet. Si c'est le cas, faites tourner manuellement le crochet pour que l'aiguille ne soit pas gênée.
- Positionnez manuellement la pointe du crochet devant l'aiguille.
- Continuez à faire remonter l'aiguille tout en maintenant la pointe du crochet en position.
- Lorsque le chas de l'aiguille se trouve à environ 1mm en dessous de la pointe du crochet, bloquez une des 3 vis (C) (la plus accessible) puis les suivantes (selon les outils dont on dispose, il est nécessaire de faire tourner le crochet mais cette fois-ci, en utilisant le volant).
- Enfilez la machine (ce qui implique la présence du bloc de tension et du capot supérieur).
- Baissez le pied presseur (sans le pied qui est inutile à ce stade).
- Vérifiez que le fil est bien happé par le crochet (il est nécessaire de bloquer le fil avec son doigt sur la partie arrière de la plaque à aiguille).
- Si le fil est bien happé, vérifiez que c'est également le cas lorsque l'aiguille est en position centrale et à droite. Normalement, il ne devrait pas y avoir de problème mais mieux vaut tester. Sinon, recommencez le réglage.
On peut avoir des difficultés à faire cette synchronisation si le fil n'est pas adapté à l'aiguille (mais pour ce que j'ai constaté, les Elna sont assez tolérantes sur ce point), si la machine n'est pas bien enfilée ou si le bloc de tension n'est pas actif.
Ce principe de réglage de la synchronisation du crochet est plutôt astucieux. Le pignon de crochet se termine pas une sorte de champignon. La rondelle est sous le champignon. Le crochet est au dessus. Et lorsqu'on serre les vis, ces deux parties enserrent le champignon. Métal sur métal, il y a peu de risques que la machine se dérègle.
Synchronisation de la griffe
La synchronisation de la griffe par rapport à la barre d'aiguille se fait en positionnant le pignon qui actionne la hauteur de la griffe de la façon suivante :
Pour cela, il faut retirer le circlip (1), la bielle (2), l'entrainement (3), la vis sous l'entrainement (4), et la pièce (5) dans laquelle vient se loger la tringle (6). Vous pouvez ensuite déplacer cette tringle à un endroit qui ne gène pas pour sortir en partie le pignon (7) qui actionne la hauteur de la griffe.
Ensuite, vous positionnez le pignon conformément à la figure ci-dessus. La position exacte est à une dent près (à droite ou à gauche). Il faut tester en s'assurant que la griffe n'entraine pas le tissus tant que l'aiguille est dans le tissus.
Boite à canette
La boite à canette est spécifique à Elna. On la retrouve avec des variantes sur les Supermatic (ici, le modèle de ma machine et un autre modèle plus récent). Son principe est le suivant :
Boite à canette de la machine
Boite à canette plus récente
- (a) : corps de la boite à canette.
- (b) : plaque en métal qui crée une friction sur le fil de la canette. Elle se termine par deux dents.
- (c) : ressort qui vient plus ou moins plaquer (b) sur (a).
- (d) : réglage de la tension universelle (il s'agit d'un excentrique qui plaque plus ou moins (c) sur (b)).
- (e) : réglage de la tension. La position 1 (chiffre en face du levier (f)) correspond à la tension universelle.
- (f) : levier qui plaque (c) sur (b).
- (g) : pièce en métal qui, entre-autres, maintient les autres pièces.
Ca peut valoir la peine de démonter la boite pour la nettoyer mais attention de repérer le réglage de (d). Si vous devez le refaire, le manuel de service donne la procédure mais qui ne fonctionne que pour les boites à canette ou (e) est une vis (sur ma boite à canette, il s'agit d'une roue crantée et il faut procéder autrement) :
- Charger la boite à canette avec une canette et son fil comme si vous vous apprêtiez à faire une couture.
- Tirez le fil et faite le passer par le levier releveur de fil.
- Mettez un poids de 60g à l’extrémité du fil.
- Agissez sur (d) pour obtenir le résultat suivants :
- En position 1 ¼, le poids doit descendre doucement de lui-même.
- En position 1 ½, le poids doit s’arrêter.
Mon modèle de boite à canette est compliqué à régler car on ne peut pas modifier la position de (d) sans dévisser (g) qui maintient la roue crantée en position. Du coup, le plus simple est de sortir le corps de la boite à canette (a) et de mettre un fil qui passe par le ressort de tension. On accroche un poids à l'extrémité qui sort du ressort et on fait passer l'autre extrémité à l'intérieur de (a), puis on teste.
Si la tension est incorrecte, on dévisse (g), on fait tourner (d), on revisse (g) et on reteste jusqu'à obtenir le bon résultat.
Pour le poids, j'ai pris une douille de clé à pipe qui faisait 58 grammes.
Bloc de tension
Il se démonte facilement (2 vis). Il comporte deux disques (double aiguille) et le ressort de contrôle. Je l'ai nettoyé avec un bac à ultrason.
Si vous avez à faire le réglage de la tension universelle ou si vous voulez la vérifier :
- faites passer un fil dans le bloc (comme pour une couture) jusqu'à la sortie du levier releveur de fil.
- Suspendez un poids de 140 grammes sur la partie qui sort du releveur de fil.
- Baissez le pied presseur si ce n'est déjà fait.
- Le bloc est correctement réglé si pour une tension de 4,5, le poids descend doucement et pour une tension de 5, il s'arrête.
Si ce n'est pas le cas, agissez sur l'écrou de réglage en conséquence (voir photo). Sens horaire, augmentation de la tension. Sens anti-horaire, diminution de la tension.
J'ai fait ce réglage mais le résultat a été plus que mitigé. En fait, je n'ai obtenu une couture correcte qu'à partir du numéro 7,5 voire 8. Du coup, j'ai fait le réglage au jugé jusqu'à avoir une couture correcte pour la position 4,5.
Conseil : assurez vous que le débrayage ne se coince pas (j'ai eu le cas). Mettez éventuellement un peu de graisse silicone sur l'ensemble du mécanisme (mais pas sur les disques !) pour améliorer son fonctionnement.
Centrage de l'aiguille
Le centrage de l'aiguille en position 0 se fait en agissant sur l'excentrique (b) après avoir desserré le boulon (a) : tête de 4mm à resserrer après le réglage.Le centrage de l'aiguille en position zigzag (mettre en position 4) se fait en agissant sur l'excentrique (c) après avoir desserré la vis (d). Il est préférable d'utiliser une aiguille double.
Barre d'aiguille
Une petite photo du système de barre d'aiguille. Pour plus de détails, reportez vous à l'Elna 2 Supermatic.
Orientation de la barre d'aiguille
Reportez vous à l'Elna 2 Supermatic.
Hauteur de la barre d'aiguille
Reportez vous à l'Elna 2 Supermatic.
Electricité
Pour le détail sur les aspects électriques, reportez vous à l'Elna 2 Supermatic. Sinon, quelques photos du démontage du bloc moteur que j'ai été obligé de faire pour revoir la partie électrique qui avait été mal réparée. Les dominos ont dû être ajouté lors d'une précédente réparation (il n'y en a pas originellement).
Si vous devez retirer le moteur, profitez en pour huiler ses paliers (en haut et en bas). Pour le bas, je vous conseille de retirer le capot inférieur (2 vis à défaire pour retirer un étrier). Au dessus du palier se trouve 3 rondelles que vous pourrez nettoyer et huiler également.
Un petit zoom sur les selfs qui se trouvent à l'intérieur d'un souplisso qui part de la prise (une self sur le neutre, une self sur la phase).
Carroserie
J'ai nettoyé la carroserie avec du polish (sauf les endroits où il y a marqué ELNA ou d'autres textes. J'ai fait un test : il y a un risque d'effacer le marquage).
Pieds
Il est probable que les pieds en caoutchouc sous le socle de la machine soient cuits (c'était le cas sur la mienne). Vous pouvez commander un de ces types de pieds pour les remplacer (diamètre du trou, un peu plus de 9mm. Le modèle que j'ai pris pour cette machine.
Et le résultat.
TESTS
Premier test
Les coutures se faisaient mais en point zigzag, le fil supérieur n'arrivait pas à ramener le fil inférieur au niveau du trou de l'aiguille (blocs de tension positionnés sur la tension universelle). J'ai donc refait les réglages des blocs de tension inférieur et supérieur selon les données constructeur mais cela n'a pas amélioré la situation.
Je passe sur les différents réglages que j'ai repris, affinés, comparés avec mes deux Elna Supermatic (sur lesquelles j'ai constaté que sans augmenter la tension supérieur, j'avais un problème similaire quoiqu'un peu moins prononcé)... Bref, j'y ai passé deux jours.
Constatant que seul, le point situé à gauche présentait une déformation, j'ai analysé le fonctionnement de la machine pour voir si elle avait un comportement différent selon qu'elle faisait le point de droite ou de gauche (pour mémoire, le crochet tourne dans le sens horaire). Je n'ai rien trouvé.
Second test
Finalement, j'ai constaté que les zigzag étaient biens formés à la tension universelle (4,5) pour une largeur de 1mm à 1,5mm. Puis plus on augmente la largeur, plus il faut aussi augmenter la tension du fil supérieur, jusqu'à 6 ou 7 pour un zigzag de 4mm. Ca peut aussi dépendre du tissus...
A part ça, la machine fonctionne bien, est assez douce et pas trop bruyante (plus bruyante que la Elna 3 Supermatic cependant).
Août 2024
AUTRES VUES DE LA MACHINE
Le boitier était rouillé. Je l'ai repeint.
Une autre Elna Zigzag
J'ai intégré les particularités intéressantes associées à la réparation de cette seconde machine dans les explications précédentes. Je vais me contenter rapporter quelques informations spécifiques à cette machine pour l'histoire...
Cette machine avait été achetée par la personne qui me l'a donnée pour son usage personnel mais elle ne fonctionnait pas et plutôt que de se lancer dans une recherche de la panne (pas le temps, pas les compétences), elle a préféré acheter une autre machine.
La machine avait probablement été beaucoup utilisée (elle préssentait quelques signes caractéristiques d'un usage important, comme le fait que le fil supérieur avait usé la peinture en sortie du bloc de tension) mais était plutôt en bon état extérieur. Et visiblement, elle avait été entretenue. Elle avait des pieds neufs et elle était graissée même si ça commençait à dater. Par contre, il y avait de la graisse et de l'huile séchée en quantité ce qui m'a obligé à démonter de nombreuses parties pour pouvoir la nettoyer et donc, à refaire tous les réglages.
La panne principale se situait au niveau du porte-canette qui avait été démonté par quelqu'un et incorrectement remonté. Je l'ai remis en place correctement (deux vis) et la machine m'a fait des points droits et des zigzag, mais avec les mêmes difficultés de réglage pour le fil inférieur lors des zigzag (obligation d'augmenter la tension du fil supérieur pour compenser).
Le problème est que ce quelqu'un n'avait pas fait que cela. Des rondelles non conformes avaient été mises à certains endroits (les rondelles font normalement 0,1 ou 0,2 mm d'épaisseur selon la documentation et sont en acier. Là, elles étaient en bakélite et faisaient 1mm d'épaisseur).
Un ressort avait été ajouté pour que le galet du moteur soit mieux plaqué contre le volant. Il ne servait à rien si ce n'est à compenser les frottements introduits par l'huile séchée. Après nettoyage de la machine, le ressort d'origine s'est avéré suffisant pour plaquer le galet et faire fonctionner la machine.
Il manquait la pièce permettant l'arrêt automatique lors du remplissage des canettes (pas très utile cependant et facile à faire en impression 3D si besoin).
Plusieurs vis n'étaient pas d'origine.
Mais surtout, une partie d'une pièce (une bielle) était cassée et était impossible à trouver à un prix raisonnable : j'en ai trouvé aux US mais chers et avec les frais d'envoi et de douane, ça mettait son prix au niveau d'une machine neuve !
J'ai eu un moment de doute : devais-je continuer à réparer cette machine ou la démonter pour m'en servir de réserve de pièces pour l'autre ?
Cette bielle sert à faire monter ou descendre la barre d'aiguille dans le plan plan vertical. Mais comme la barre d'aiguille bouge aussi sur le plan horizontal (pour faire le zigzag), l'axe fait aussi des mouvements d'allers et retours dans la bielle. Et s'il y a trop de frottement, la bielle risque d'être entrainée dans le plan horizontal. La pièce en métal cassée évite que la bielle soit repoussée vers la droite. Son homologue de l'autre côté du guide évite qu'elle soit entrainée vers la gauche. S'il n'y a pas trop de frottement de l'axe dans la bielle, (machine bien entretenue), l'effort est très faible.
J'ai donc tenté de faire une pièce rapportée en impression 3D que j'ai collé sur la bielle. Le résultat est montré sur les photos qui suivent.
Les papiers sur le guide sont là pour garantir qu'il y a un espace suffisant entre les deux parties qui l'enserrent pendant la phase de collage.
Sur la raison de la casse de cette pièce, j'ai ma petite idée :
Il n'y a aucune raison que cette pièce casse en fonctionnement (sauf une éventuelle paille dans le métal). Par contre, quelqu'un a démonté les différentes parties de la barre d'aiguillle (présence de rondelles non conformes). Il a peut-être posé la bielle sur son plan de travail et en manipulant la machine, l'a probablement posée par mégarde sur la bielle. 7kg appliqués sur cette partie de la bielle doivent suffire à la casser.