PMB760 WIRELESS INTERCOM
Appareil : Interphone secteur à transistors
Date : années 1960~1970
Marque : PMB
Modèle : 760
Semi-conducteurs : 4 transistors germanium (types AC127/AC128), une diode, un pont de diodes.
À une époque (années 2000) où le sans-fil (wireless pour faire mode) envahit notre environnement, il est bon de se rappeler que cette technologie à destination du grand-public ne date pas d'hier, ni même d'avant-hier.
Pour preuve, ce magnifique interphone des années 1970 qui affiche fièrement sa caractéristique Wireless. C'est d'autant plus amusant qu'en fait, il utilise des fils : ceux du secteur.
Souvent, les interphones des années 1950 à 1970 (à tubes comme à transistors) utilisaient un câblage spécifique pour communiquer entre eux. Celui-ci utilise l'installation électrique domestique pour transmettre la voix. Par rapport aux précédents, il est bien sans fils "spécifiques". Par contre, aujourd'hui, on parlerait plutôt de CPL pour "courant porteur en ligne".
Fonctionnellement, l'appareil permet d'appeler (touche Call) un autre appareil (un oscillateur qui émet un horrible beuglement car il est souvent déréglé), de parler (touche Talk enfoncée) où d'écouter (touche Talk relevée) ou d'écouter en permanence un autre appareil (touche Lock de l'autre appareil enfoncée).
Un bouton de volume sert également de marche-arrêt, marche-arrêt partiel signalons-le car le secteur est branché en permanence sur la carte électronique (isolée par deux condensateurs) et le primaire du transformateur d'alimentation est lui-même toujours sous tension. En fait, le marche-arrêt ne coupe que le secondaire de l'alimentation.
Enfin, un thermomètre qui n'a aucun rapport avec la fonction principale vient enjoliver l'appareil. Il en est de même du magnifique porte-stylo. Ces deux accessoires n'étaient disponible que sur la version "luxe" de l'appareil.
Du point de vue électronique, le fonctionnement est le suivant :
- La platine principale comporte l'alimentation secteur qui alimente le reste de l'électronique dont un amplificateur BF conçu à l'ancienne mode, probablement un amplificateur pour la fonction microphone (le microphone étant le haut-parleur) et l'émetteur.
- L'émetteur se situe sur la deuxième platine (là où il y a les boutons et le volume) et fonctionne en modulation d'amplitude. Il est réglé aux alentours de 180kHz. Ce qui fait que souvent, l'appareil étant en réception permanente, on devait supporter l'écoute d'Europe 1 en bruit de fond. Il faut se rappeler qu'au Japon, on n'utilise pas les grandes ondes. Ni aux USA qui a dû être un des premiers marché de l'appareil. Du coup, il semblait logique d'utiliser cette bande de fréquence pour la porteuse sur le secteur. Manque de chance, en Europe, cette bande était plutôt bien occupée par des émetteurs souvent très puissants !
- La voix est transportée par les fils secteur sur lesquels on injecte la fréquence porteuse modulée par le son que l'on veut transmettre. En pratique, à l'époque, le risque d'interférences avec d'autres appareils était faible : cette fréquence porteuse ne passe pas les transformateurs d'alimentation des autres appareils susceptibles de produire un son (télévision, radio, chaine HiFi). Et l'on n'utilisait pas souvent l'installation électrique domestique pour transmettre autre chose que le secteur. Dans les années 2000, ça pourrait poser plus de problèmes...
- Le signal est récupéré via des condensateurs depuis le secteur jusqu'à la partie démodulation. C'est en ce sens que le secteur est toujours connecté à la platine électronique. Si les condensateurs flanchent, on injecte directement le secteur sur la partie basse-tension. Ça peut être assez joyeux...
La qualité de fabrication de ces appareils est typique de la production japonaise des années 1960 : bas de gamme.
Lorsque j'étais lycéen, avec un ami, on passait nos samedi chez l'importateur français (qui vendait les interphones par correspondance) à réparer ces interphones pour se faire de l'argent de poche. Ça se passait à Montreuil.
De mémoire, à peu près un interphone sur trois arrivait en panne. Souvent, il s'agissait d'une erreur de montage. Parfois, c'était plus compliqué. Sans compter que d'autres tombaient aussi en panne sous garantie et qu'il fallait également les réparer. On a dû en réparer plusieurs centaines...
Enfin, comme l'appareil se vendait plutôt bien, on a eu avec le temps à régler le problème de cloisonnement entre deux "réseaux" d'interphones (ou plus). Il fallait alors agir sur l'oscillateur pour le faire communiquer sur une autre fréquence porteuse.
Je ne sais pas comment réagirait un compteur Linky si un tel interphone était aujourd'hui branché sur le secteur...
novembre 2017
Intérieur
Intérieur
En 2017, l'appareil se vendait encore... Sur ebay
L'annonce est amusante :
- Superbe interphone INTERCOM : Intercom veut dire Interphone en anglais.
- Marque Solis State : Ben non. D'abord, c'est Solid State et ça veut dire qu'il n'y a pas de tubes à vide ni de pièces électro-mécanique (hors interrupteurs) ni de gaz, etc...
- MODELE WIRELESS PMB 760 : Non, Wireless, c'est la technologie. Par contre, PMB760 peut être assimilé à la marque et au modèle. C'est ce que j'ai fait.
- prix 30€ : Pourquoi pas mais il faut aimer le vintage et probablement, ne pas chercher à les utiliser. Sinon, de mémoire, ils devaient être vendus aux alentours de 300FF dans les années 1970.