PHILIPS SERENADE 555A

Appareil : poste à lampes
Date : années 1938
Marque : PHILIPS
Modèle : Sérénade 555A
Tubes : AZ1, EF9, EK2, EBL1, EM1
Gammes d'ondes : GO, PO, OC

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Encore du Philips compliqué. Mais chapeau bas, c'est pour la bonne cause. Commençons par l'aspect extérieur: le boitier est en bakélite. On trouve l'habituel contacteurs pour le changement de gamme, le bouton de synthonisation, le bouton de volume couplé au marche/arrêt. Sur le coté, un bouton permet de modifier la tonalité. Le cadran n'a rien d'extraordinaire: une aiguille en rotation pointe sur les différentes stations. Plus bizarre, on trouve en face avant une série de boutons poussoirs. Ceux-ci sont destinés à sélectionner automatiquement des stations qui peuvent être programmées.

A l'arrière, on trouve les habituelles prises, antenne, terre, PU, HP extérieur. Bon qu'a-t-il donc de spécial?

Retirons la fond à l'arrière. Tiens, un espèce de pavé en baquélite solidaire de ce fond est branché sur des prises reliées au transformateur. En 1938, certains se préoccupaient déjà de la sécurité électrique. Lorsque le fond est absent, le poste n'est plus alimenté. Mais alors, comment fait le dépanneur. Et bien il désolidarise le pavé en bakélite (2 vis) et il peut alors le rebrancher sur les prises internes du poste.

La présélection automatique des stations fait appel à un système complètement mécanique. Chaque bouton poussoir se voit affublée d'une vis. Lorsque l'on pousse le bouton, la vis pousse une plaque en métal dont on se doute qu'elle va agir sur le condensateur variable. Et si la longueur de la vis est inférieure à la position courante de la plaque, celle-ci se déplace jusqu'à buter contre la vis, le déplacement se faisant à l'aide d'un ressort de rappel. Comment la plaque entraîne-t-elle le condensateur variable ? Sur ce poste, le condensateur n'est pas rotatif mais linéaire. Une série de cylindres mobiles associés à un axe s'emboîtent plus ou moins profondément avec d'autres cylindres fixes. Si ce type de condensateur est habituel pour les ajustables de cette époque, il est beaucoup plus rare pour un condensateur d'accord. L'axe est solidaire de la plaque sus mentionnée. Et voila, le tour est joué. Encore plus fort, le mouvement linéaire est transformé en mouvement rotatif afin de pouvoir actionner l'aiguille du cadran. Un ressort de rappel situé sur l'axe de l'aiquille la fait tourner dans le sens anti-horaire alors que le mécanisme associé au condensateur variable la fait tourner dans le sens horaire. Tout cela est très astucieux (bien qu'un peu "usine à gaz") et a été repris dans les autoradios des années 1960-1980. Mais il est plutôt rare sur des postes de salon.

La construction du poste était très propre... à l'époque où il a été construit. Comme beaucoup de postes Philips de ces années, celui-ci à la maladie du caoutchouc brulé: Les isolants se désagrègent. Avant d'envisager une mise sous tension, il est indispensable de refaire le cablage. Ca prend un certain temps... C'est ce que j'ai fait sur ce poste (cf. photos) mais sans grand espoir de remise en marche de l'appareil, vu l'état du transformateur. Lors de la première mise sous tension, j'ai eu la bonne surprise de voir que celui-ci fonctionnait correctement. J'ai remis les lampes sans trop y croire (d'autant plus que 3 d'entre elles étaient très fatiguées) et là, miracle (c'était le jour de Pâque, peut-être faut il y voir une relation), le poste a fonctionné immédiatement, sur toute les gammes.

Le poste est très sensible et très sélectif. Le son est plutôt bon. Le filtrage est au dessus de la moyenne. Bref, du bon matériel, mais compliqué et nécessitant quelques soins périodiques (lubrification des mécanismes de présélection, disons,  tous les 70 ans...).

On peut voir le détail du mécanisme de sélection et un aperçu du condensateur sur les photos ci-dessous.

Egalement, vous trouverez ici le cadran refait (le cadran du poste que j'ai réparé était en grande partie effacé).

avril 2010